Classique absolu en son temps - et depuis lors, pour
beaucoup - The Adventures of Robin Hood avait alors trois arguments de poirds pour passionner les foules: un
budget colossal (il devint ainsi le film le plus coûteux de la Warner à l'époque, avec un budget final de 2 000 000 $), Errol Flynn, et la Technicolor.
L'adaptation de ce Robin des Bois est née avant toute chose d'une volonté de la Warner de diversifier un peu son catalogue, jusqu'ici tourné essentiellement vers les films de gangsters et autres comédies musicales. Explorer le genre de cape et d'épées était de fait on ne peut plus judicieux. Et, pour un coup d'essai, c'est un coup de maître.
D'emblée, l'étiquette "blockbuster" s'impose d'elle-même. La multitude des costumes, la pluralité des décors - plutôt convaincants, pour l'époque - et les diverses scènes de combats choregraphiées de main d emaître attestent d'une ambition non dissimulée de la part de la maison mère. On peut dire qu'ils ont fait les choses en grand, mettant toutes les chances de leur côté. Ainsi, même si le tournage s'est principalement déroulé en automne, à aucun moment ce détail ne transparaît à l'écran, tant tout est (factice) verdoyant et ensoleillé, conférant à Sherwood une image buccolique dont le mythe aura du mal à se départir par la suite.
L'intrigue, si elle ne recèle pas de surprise majeure (pas quand on connaît l'histoire, du moins) adopte
néanmoins un traitement un peu novateur - ou est-ce les adaptations postérieures qui le feront? - puisque, bien avant le Robin Hood de Ridley Scott par exemple, il est déjà question du temps de Michael
Curtiz et William Keighley d'un hors-la-loi qui ne se contente pas de dérober aux riches pour nourrir les
Imagerie kitschissime - jamais on aura vu autant de couleurs ni de tissus aussi moirés dans un cortège
royal - technicolor à fond, propos un rien naïf mais suffisamment fédérateur pour enflammer l'imaginaire collectif, ces Aventures de Robin des Bois hissent un symbole de la littérature anglaise au panthéon des héros de cinéma, lui conférant par la même occasion des
attributs un rien douteux, qui perdurent encore aujourd'hui (et qui seront, de ce que j'en sais, moqués un par un par Mel Brooks dans son Sacré Robin des Bois). Si les rivets dorés et les collants moulants de toute cette joyeuse clique (les gais compagnons
n'ont jamais aussi bien porté leur nom) prêtent indéniablement à sourire, le tout remportent néanmoins le pari de
Divertissantes et novatrices (à l'époque), Les Aventures de Robin des Bois sont à la base de tout ce qui se fera par la suite (le Disney de 1973 pompe d'ailleurs les trois quarts de ses séquences dans celles de 1938). Avec le temps, on aura tendance à juger le tout plutôt naïf et immature, mais le charme, lui, continue d'opérer et de servir un film qui, malgré tout, a plutôt bien vieilli.
*Indice de satisfaction:
*Cast: Errol Flynn, Olivia de Havilland, Basil Rathbone, Claude Rains, Alan Hale, Joan Peers, Ian Hunter...
*Genre: Men in tights
*Les + : La flamboyance et l'ambition de l'époque en ont fait un classique absolu au titre mérité.
*Les - : L'imagerie kitschissime et naïve, qui prête à sourire aujourd'hui.
*Lien: Fiche Film Allocine
*Crédits photo: © Warner Bros.