Le gouvernement souhaite s’éviter la censure du Conseil constitutionnel sur la question de la burqa et étudie l’éventualité de recourir à la procédure référendaire prévue à l’article 11 de la Constitution.
« Tolérer ce qu’on n’approuve pas ? Certainement pas, Monsieur ! »
Une stupéfiante découverte pourrait bien accélérer le processus d’adoption de la loi portant interdiction du voile intégral. Des fonctionnaires du ministère de la Culture ont en effet mis à jour d’anciens documents, dont plusieurs courriers datés de 1717 et signés d’un mystérieux « Rica » qui pourrait bien être un espion iranien en service commandé. Dans sa « Lettre n° 99 », Rica se foutrait ouvertement de la gueule des habitudes vestimentaires parisiennes et plus généralement des mœurs françaises.
Selon un membre des services de contre-espionnage, « il pourrait s’agir d’une sorte de version musulmane des Protocoles des sages de Sion ». Près de trois siècles plus tard, l’occasion pourrait enfin être donnée à la Nâation souveraine de prendre sa revanche en proclamant haut et fort que la burqa c’est vraiment très moche, et accessoirement que le relativisme culturel prêché par les philosophes droit-de-l’hommistes du XVIIIème siècle, le peuple n’en veut pas (ou plus, ou pas encore).
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John Merrick : "Je reste franchement réservé".
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Faut-il tolérer ce qu’on n’approuve pas ? « Manquerait plus que ça ! », s’insurge Jean-Paul H., Président de la ligue contre les homosexuels : « La tolérance, c’est pour les pédés ». La République est une et indivisible, donc uniforme, et toute tentative de ressembler à autre chose que le Français de base devrait être, selon lui, sévèrement réprimée. Ce pourquoi le gouvernement s’attelle à faire voter une loi interdisant le port du voile intégral et des Ray-Bans Aviator.
Un référendum contre les forces obscures du conservatisme ?
Une si noble entreprise pourrait cependant rencontrer un obstacle de taille : le Conseil constitutionnel, un des derniers vestiges du pouvoir judiciaire soviétique contrôlé par l’opposition révolutionnaire en la personne de l’anarchiste Jean-Louis Debré. Les « sages », au nom de prétendues « libertés individuelles » seraient susceptibles de censurer une loi que la Nation appelle pourtant de ses vœux.
Nicolas Sarkozy, pour contourner habilement cette difficulté, envisagerait d’organiser le référendum législatif prévu à l’article 11 de la Constitution. Il s’agirait du douzième recours au référendum sous la Cinquième République. Il contribuerait à élever l’épineuse question du voile intégral au niveau qu’elle mérite. La burqa pourrait alors côtoyer les accords d’Evian, l’élection du Président de la République au suffrage universel direct ou encore le quinquennat au Panthéon des réformes qui auront reçu la sainte onction populaire.
Si l’entreprise était couronnée de succès, le champ du recours au référendum devrait être sensiblement élargi. Selon un proche du dossier, « nous étudierons alors la possibilité de soumettre d’autres sujets d’importance fondamentale au référendum, comme par exemple la régulation des marchés financiers, le bouclier fiscal, la diminution des salaires des élus, l’abdication de Nicolas Sarkozy, la suspension des allocations familiales pour cause d’école buissonnière ».
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"Non mais ça, ils étaient vraiment trop cons pour comprendre."
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« La majorité a toujours raison » affirme Henri G., le philosophe portable de notre Président, « bon, parfois elle se plante un peu, comme en 2005 avec le TCE, mais notez bien qu’elle a de suite corrigé le tir en élisant Nicolas Sarkozy ». De telle sorte que la majorité est globalement fiable, pourvu qu’elle reste conne soit éclairée par une information juste et impartiale via les canaux télévisifs habituels (compris entre 0 et 2).
L’histoire est par ailleurs pleine de ces exemples où il aurait mieux valu solliciter le peuple plutôt que les élites. Si un référendum avait été organisé sur l’abolition de la peine de mort, il n’y aurait pas de problème de surpopulation carcérale. Va t-on reproduire les erreurs du passé ?