Début de cette semaine, nous avons essayé de déterminer qui sont les consommateurs de pornographie. Quels sont leurs fantasmes et leurs attitudes par rapport à la sexualité ?
Alors qu'aucune étude sérieuse ne permettait, jusqu'à présent, de répondre à ces questions, les enquêtes nationales sur les comportements sexuels, réalisées au cours des années 90, nous apportent enfin des informations.
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En dépit de cette activité sexuelle élevée, dans laquelle ils réalisent la majorité de leurs fantasmes, une forte proportion de ces hommes se déclarent peu satisfaits de leur vie sexuelle actuelle. Pour ces hommes, la pornographie, qui constitue une sorte de culture érotique très élaborée, aurait peut-être pour fonction de maintenir présente une certaine excitation permettant la disponibilité pour des activités sexuelles de toutes sortes.
La sexualité, l'amour et le couple
Les amateurs de porno considèrent plus souvent que les autres hommes qu'on peut faire l'amour sans aimer sa partenaire. Mais, en même temps, ils estiment aussi plus fréquemment que les rapports sexuels sont plus satisfaisants quand on s'aime. Ils sont moins attachés à l'exigence de fidélité pour eux-mêmes qu'en ce qui concerne leur partenaire, et considèrent plus fréquemment qu'on peut aimer quelqu'un sans avoir de désir. Ces données quantitatives sur les sentiments de ces hommes donnent l'impression que les amateurs de porno portent en eux des sentiments et des normes de comportement très contradictoires et qui peuvent varier au gré des situations.
L'utilisation de préservatifs
Alors que les hommes de plus de quarante ans sont très réticents à utiliser des préservatifs, les amateurs de porno, surtout les plus âgés, sont beaucoup plus nombreux que leurs congénères à ne pas rechigner à mettre des capotes.
Ont-ils plus que les autres conscience des risques qu'ils prennent avec leurs multiples partenaires ? La consommation de pornographie, sorte d'apprentissage sexuel, fait-elle de ces hommes des "experts" en matière de sexualité ? Ont-ils plus que les autres conscience des risques qu'ils prennent avec leurs multiples partenaires ? Difficile de trancher.
La consommation de pornographie reste finalement une activité essentiellement masculine. Les femmes se montrent peu intéressées. Elles vont sans doute puiser les ressources nécessaires à leurs fantasmes et à leur excitation dans la littérature à "l'eau de rose" dont elles sont de grandes consommatrices. Le scénario y est alors très différent : plus suggéré qu'explicite et plus porté sur les sentiments que sur les actes… Mais le but recherché reste le même : susciter et entretenir de l'excitation.