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CINEMA: Bulle Cannoise #8, l'art de la triche/the art of cheating

Par Bullesdeculture @bullesdeculture
CINEMA: Bulle Cannoise #8, l'art de la triche/the art of cheatingCette journée a commencé comme s'est terminée la veille. C'est-à-dire en ne respectant pas le protocole habituel. Vous savez certainement que, pour pénétrer dans une soirée, vous avez besoin d'un carton : et bien un simple gobelet vide fera l'affaire ; le vigile vous fera rentrer pensant que vous étiez déjà à l'intérieur. Autre exemple : lorsque vous êtes bien sagement dans la queue depuis près d'une heure, vous n'acceptez pas que quelqu'un vous double. Mais si vous ne le repérez pas, il aura réussi son coup. La triche, c'est tout un métier.
This day started exactly like the previous one ended. That is, by not respecting the usual protocol. You may know that, in order to gain access to a party, one needs an invitation : well, a simple empty cup can also do the trick ; the security will think you were already inside and will let you in. Another example : when you've been queueing for an hour outside the movie theater, you don't accept that someone passes in front of you. But if you don't notice him, then he can get away with it. Cheating is a profession.More in English >>
CINEMA: Bulle Cannoise #8, l'art de la triche/the art of cheatingLa triche, nous la retrouvons aussi dans l'excellent film Sound of Noise, de Ola Simonsson et Johannes Stjärne Nilsson, présenté à la Semaine de la Critique. En effet, tout tourne autour de la musique, mais d'une manière très originale et décalée. Pour ce groupe de 6 musiciens déjantés, il s'agit de faire du bruit, mais sans utiliser d'instruments ! S'en suit une intrigue menée par un policier tout à fait dans son rôle mais qui ne peut s'empêcher d'être fasciné par le talent de ces délinquants attardés. Ces derniers veulent se faire entendre dans toute la ville, et ont un plan d'attaque extrêmement bien huilé en plusieurs parties. Les situations sont aussi improbables que marquantes. Les événements avancent crescendo et cela satisfait tout à fait le spectateur qui, cette fois, n'aura pas triché sur ses émotions...
CINEMA: Bulle Cannoise #8, l'art de la triche/the art of cheatingDans un autre style, Blue Valentine essaie de convaincre dans la sélection Un Certain Regard. Ce regard serait plutôt celui d'un spectateur qui se sent berné, plombé. Là, pour le coup, nous sommes en plein crime festivalier ! Partant d'un bon sentiment, le réalisateur Derek Cianfrance se perd dans des poncifs redondants et un rythme très mou. Malgré une belle distribution et la présence de la ravissante Michelle Williams, ce film n'arrive pas à décoller. Entre alcoolisme à outrance, remords éternels et adultère, les personnages essaient tant bien que mal de sauver leur couple, mais ce qui est sûr, c'est qu'ils ne sont pas parvenus à sauver le film ! Le titre fait croire au chef-d'oeuvre ; c'est tout le contraire.
CINEMA: Bulle Cannoise #8, l'art de la triche/the art of cheatingJ'ai aussi trouvé Biutiful d'Alejandro Gonzalez Innaritu vraiment pas mal... tout est bien, seules les dialogues des deux Chinois dans le film sont trop rigides, et l'action de leur homosexualité est un peu incompatible (l'acteur le plus jeune était aussi dans Fujian Blue). Sur une histoire similaire liant travailleurs illégaux chinois en Europe et contrefaçon, il faut signaler aussi le film italien Gomorra, de Matteo Garrone (Grand Prix à Cannes en 2008). Dans ce film, les dialogues des acteurs chinois sont parfaits sauf lorsque le patron chinois recommande aux figurants des foules : "Ne regardez pas la caméra quand vous sortez !" Une petite gaffe très mignonne.
CINEMA: Bulle Cannoise #8, l'art de la triche/the art of cheatingOn nous promet des rues bien agencées pour Cannes, afin de permettre aux badauds de se balader paisiblement. Or il n'en est rien, car c'est justement au centre de cette cité du cinéma que des travaux perturbent le festival ! Avec une affiche en pleine rue d'Antibes nous informant que "Cannes fait le mur", on se met à croire à une blague. Où sont passées l'excentricité, l'électricité de Cannes ? Le Cinéma de la Plage, quant à lui, est désert à quelques minutes d'une projection... L'appréciation que le Festival est authentique ou « fake » est subjective ; au moins cet article vous aura éclairé sur l'envers du décor.
Luigi & Tsunami




Pour en savoir plus :
- Blue Valentine : http://www.bluevalentinemovie.com/
- Sound of Noise : http://www.semainedelacritique.com/films/2010/2010_comp_soundof.php
- Fugian Blue : http://www.sancho-asia.com/articles/fujian-blue
- Gomorra : http://www.gomorra-lefilm.com
CINEMA: Bulle Cannoise #8, l'art de la triche/the art of cheatingCheat is what we find in Ola Simonsson's and Johannes Stjärne Nilsson's excellent film Sound of Noise, which is presented at the Critics Week. Indeed, it is all about music, but in a very original and offbeat way. For that band of six wild musicians, it is about making noise, but without using instruments! The plot follows a strict policeman who can't help but be fascinated by the talent of these dumb scallywags. The lads want to be heard all around town and to do that, they put a very clever and layered plan together. The situations are as improbable as they are memorable. Events build to a momentum, eventually satisfying an audience who won't feel cheated.
CINEMA: Bulle Cannoise #8, l'art de la triche/the art of cheatingIn a different style, Blue Valentine, presented in Un Certain Regard, fails to convince. Deceiving and depressing its audience, that movie is a genuine festival crime! Even though he starts with good intentions, director Derek Cianfrance wastes his story with redundant clichés and a feeble rythm. Despite a great cast conducted by the delightful Michelle Williams, the movie never takes off. Between excessive alcoholism, endless remorse and adultery, the characters desperatly do their best to save their couple, but they sure as hell couldn't save the film! The title evokes a masterpiece ; it's the sheer contrary.
CINEMA: Bulle Cannoise #8, l'art de la triche/the art of cheatingBiutiful by Alejandro Gonzalez Innaritu is also not bad... everything is good, except the rather rigid dialogues of the two Chinese characters, and the way they play homosexuality is a bit incompatible (the youngest actor was also in Fujian Blue). On a similar story including Chinese illegal workers in Europe and counterfeinting, the Cannes 2008 Grand Prix winner Gomorra, by Italian director Matteo Garrone, is worth remembering. In this film, the dialogues of the Chinese actors are perfect, if not for this one when the Chinese boss tells the crowd extras: "Dont look at the camera when you go out!" A very cute goof.
CINEMA: Bulle Cannoise #8, l'art de la triche/the art of cheatingIn Cannes, we are being promised well organized streets to let the bystanders wander peacefully. Instead, contruction sites bother the Festival everywhere! In Antibes Street, a poster tells us that "Cannes goes over the wall" ; one starts to feel fooled. Whatever happened to Cannes' excentricity and electric atmosphere? As for the outdoor Beach Cinema, it is deserted just a few minutes before the beginning of a screening... Whether the Festival is authentic or fake is up to everyone's own opinion ; at least this article has showed you the downside of the decor.
Luigi & Tsunami




To learn more:
- Blue Valentine: http://www.bluevalentinemovie.com
- Sound of Noise: http://www.semainedelacritique.com/films/2010/2010_comp_soundof.php
- Fugian Blue: http://en.wikipedia.org/wiki/Fujian_Blue
- Gomorra : http://www.gomorrahmovie.co.uk

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