Il y avait une certaine sagesse dans l’oubli, cet acte clairvoyant de la reddition. Il faudrait apprendre à mieux oublier. Plus tôt, plus vite. Effacer les souvenirs, gommer tous les instants enrobés de mélancolie soyeuse que nous accumulions jour après jour, et dont nous ne savions pas comment s’en dépêtrer. Un peu emprunté, un peu gauche.
Recouvrir l’innocence originelle, source de crédulité bienveillante indispensable pour affronter le quotidien illusoire. Ignorer encore, pour quelques instants, que nous allions souffrir.
Savourer la possibilité d'un avenir. Ressusciter du passé. Accoucher du futur.