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Choses vues avec un autre

Publié le 20 mai 2010 par Toulousejoyce

Il était très tôt ce début février 2004, nous habitions encore à Cadenac. Après mon rapide petit-déjeuner habituel, je me suis approchée de la télévision pour regarder un journal de LCI. Pour ne pas réveiller ma fille, je baisse le son au maximum et donc, je ne fais pas de bruit, je m'assieds sur le canapé. Au moment où je vais allumer avec la télécommande je me retrouve dans les airs, je roule perpendiculairement au dessus d'un train énorme et long qui roule très vite dans la campagne. Je ressens confusément que cette campagne est celle d'un pays arabe. Je ne parviens pas à dénommer le pays. Le train roule vite semble-t-il mais peut être pas autant qu'on le croit; il y beaucoup de wagons et la plupart sont des wagons de marchandises. Les wagons semblent noirs mais c'est parce qu'il fait encore noir, on est à la pointe du jour. Je distingue à peine le train, sous moi. Je ne sais pas si je suis debout ou assise dans l'image mais je sais bien que je suis assise sur mon canapé et qu'ici aussi, le petit jour d'un matin frisquet  de février commence à se pointer sur le pays de Cocagne.

Je flotte à environ 1,50 m des toits des wagons et je "roule" à la même vitesse; j'ai l'envie irrésistible de regarder derrière moi et, surprise, j'aperçois un "autre comme moi". Lui aussi me regarde mais je ne sais s'il me voit; je comprends que je suis en compagnie d'un voyant qui est lui aussi projeté dans l'image. A la différence de moi qui suis stable et roule au-dessus du train, lui "monte et descend"; le train fait une bruit énorme et j'ai l'impression qu'il se passe quelque chose et donc je tourne la tête pour regarder à nouveau en direction de la voie; cela n'a même pas duré une demi seconde et soudain, l'autre me dépasse et poursuit en montant et descendant devant moi, puis devant le train et loin devant la machine, sur la voie. Je vois approcher une gare. Il y a du monde des deux côtés, il y a des voitures de pompiers, tout un tas de maisons dans le décor qui commence à s'éclairer d'un lever de soleil famélique et rouge. Le train ralenti fortement comme pour s'arrêter. L'autre n'est plus dans mon champ de vision, est-il toujours là? J'entends un ronronnement au-dessus de ma tête, c'est un petit avion; on dirait qu'il surveille le train. Puis, au moment où bien sûr je ne m'y attends pas, tout explose et une fois de plus, je suis au cœur de l'explosion, des flammes, de la chaleur, du souffle; je vois bouillir et fondre le métal, je vois se désarticuler les corps, déchirer les chairs, brûler les gens, cela sent le chimique, la chair qui cuit; c'est effroyable et insoutenable; avant que l'image ne se dissipe, je vois encore le lieu comme si c'était le lendemain: il y a un énorme trou: plus de gare, plus de maison, plus de train; des monticules de débris, d'acier déchirés et tordus, fondus les uns dans les autres... et des centaines de cadavres calcinés, pétrifiés dans la mort bouillante; ils ont la peau racornie, parcheminée, noire, bousillée dans sa représentation habituelle; on peine à deviner ce que sont ces morceaux de chair éparpillés, ces lambeaux dissémines dans les vestiges noircis.

Aux infos deux jours plus tard, j'entends dire qu'il s'agit d'un train circulant en Iran,contenant des marchandises de résidus de pétrole ou autres; en fait, avec un pays totalitaire, je comprends bien que les infos sont à prendre avec des pincettes.

Encore une fois c'était terrifiant et atroce. Mais, cette fois-là, j'ai compris que d'autres personnes pouvaient arriver à se trouver dans ce genre d'image mais, cela ne me console pas car, il y a une chose que je n'ai pas vue et qui me fait me poser encore plus de question sur ces phénomènes incontrôlables. Je suis fille franco-espagnole; j'aurais dû être dans l'attentat de la gare d'Atochem, de Madrid; je n'y étais pas. Pourquoi? Est-ce que dans mes gênes j'aurais pu avoir des gênes ou marqueurs de personnes disparues dans cette tragédie et qu'alors, la vision, pour le coup aurait pu m'envoyer à l'hôpital où ad patres? Je n'en sais rien. Lorsque s'est produit l'attentat espagnol, je me suis posé bien des questions et je n'ai pas la réponse. J'ai cru que, peut-être, j'en aurais fini avec ce genre d'images mais non, en janvier 2005, j'ai vu des images des attentats de Londres.

Pour l'attentat des tours de New-York, fort heureusement, je n'y ai pas été projetée à l'intérieur. Quand le premier avion a percuté une des tours, je venais d'allumer la radio sur France Infos; le journaliste parlait de ce qui n'était encore que accident; curieuse, j'ai allumé LCI et j'ai pu suivre en direct tous les événements. Quand j'ai mis la chaîne d'infos, là encore la journaliste indiquait qu'on ne savait comment l'accident s'était produit et qu'il fallait attendre pour avoir plus d'infos mais pendant le temps où elle débitait son texte, j'ai senti que d'autres choses terribles allaient se dérouler au même endroit, dans la même journée et que, désormais le monde entier était entré pour au moins 80 ans de terrifiants actes de terrorisme. Pour la première partie de la voyance, j'ai eu raison, pour les années, j'espère que je me suis plantée de belle!


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