La nuit des musées est l'occasion pour beaucoup de fidèles des religions de l'Art sous toutes ses formes de venir communier dans les modernes cathédrales iconophiles à des heures tardives où normalement les œuvres sont sagement au repos ou bien participent avec frénésie à de diaboliques messes monochromatiques...
Le Carré d'Art de Nîmes, que l'on doit à l'architecte Sir Norman Foster, est un de ces modernes temples de la création qui, même dépouillés de leurs œuvres, valent qu'on s'y recueille un long moment.
L'ambiance de ce lieu dédié à l'art contemporain, magnifiquement doté de pièces signées par les plus grands artistes, finit par nous saisir et le regard que l'on porte alentour s'en trouve influencé.
Alors, par une étrange alchimie qui ne doit rien aux manipulations numériques, ces quelques images mécaniquement arrachées au réel semblent s'en détacher et rêvent, impudentes, à des cimaises inaccessibles...
Rêve celui que l'art abstrait des pesanteurs du monde...