J'ai repris hier une bonne habitude : marcher dans Paris. Il faut dire que le temps était radieux, et idéal pour admirer les merveilles d'architecture. Un petit coup de métro en guise d'approche et je débarque à la station Saint Paul, en plein Marais. Et du coup, je me dis qu'il n'est pas besoin d'aller jusqu'en Val de Loire pour admirer de tels bâtiments !
J'entre dans l'hôtel de Sully.
Il fut bâti en 1624 pour le contrôleur des finances Mesme Gallet puis acheté par Maximilien de Béthune, duc de Sully, fidèle d'Henri IV. J'admire les sculptures de la cour d'honneur qui symbolisent les éléments. L'Air accompagné d'un caméléon, le Feu d'un dragon cracheur de flammes, la Terre protégée par un lion, l'eau avec un vase sur l'épaule.
Je vois le médaillon qui orne le plafond de l'escalier.Je traverse vers le jardin à parterres, ciselé par des buis, comme jadis les broderies. Au fond, les pavillons de l'orangerie à corps central et cinq arcades. Celle du centre arbore un cadran solaire et, en passant à droite, on pénètre Place des Vosges.Dans ce décor somptueux, aux alentours des années 70, on donnait de fabuleux concerts de musique baroque, les soirs d'été, dans la cadre du festival du Marais....
La place des Vosges, qui fut d'abord la Place Royale, était le centre de la vie de Cour à l'époque de Louis XIII, dont la statue équestre occupe le centre. Celle qui fut mise là, en pierre, date des années 1860, elle est moche...Dommage qu'on ait fondu la précédente en bronze....Où est d'Artagnan et ses trois amis ?
Aujourd'hui, autour de la régulière ordonnance des pavillons de briques enchâssées de pierre, c'est un havre de paix dans la verdure opulente des marronniers en fleurs. Les enfants jouent dans les bacs à sable, tandis que l'ombre des arcades résonne des pas de rares visiteurs.Les voitures ourlent les rues difficilement accessibles : la place obéit aux lois décrites par Camillo Sitte dans "L'Art de bâtir les villes". On comprend alors comment la profusion ornementale si chère à la Renaissance fait place au style Classique, le grand style français par excellence où domine la ligne verticale, la symétrie, la rigueur de la composition.
En fin de parcours, je ne peux m'empêcher de pousser jusqu'à la rue François-Miron et de passer la tête dans le somptueux hôtel qui abrite aujourd'hui la Cour administrative d'Appel avec sa cour intérieur en ove à colonnes...une merveille.
C'est beau, Paris, pour qui aime à flâner....