Ne songe plus à cet oeil de lumière (Jean Joubert)

Par Arbrealettres


Ne songe plus à cet oeil de lumière,
aux neiges bleues par-delà les forêts,
derrière l’ombre où bougent des crinières,

mais vois plutôt cette main désarmée
près de ta main, cette bouche légère,
et la couleur des regards étrangers,

et la couleur des robes et des rues,
d’un soleil d’homme où déjà tu te perds,
déjà renais de te savoir perdu.

Ainsi se rompt la glaise qui t’enserre.
Défait de toi, perdu, tu vois germer
contre tes mains comme un oeil de lumière,

(Jean Joubert)


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