Certes, on ne peut que se réjouir de la libération de Clotilde Reiss par les ayatollah iraniens. Vu la nature du régime iranien, on peut comprendre et admettre que de difficiles tractations aient été nécessaires pour l’obtenir, y compris des échanges de prisonniers, même si l’on sait que chaque versement de rançon à des preneurs d’otages encourage d’autres rapts et autres enlèvements, y compris maquillés par une parodie judiciare. Ce débat-là est ancien et nous n’y reviendrons pas.
La conjonction dans le temps de la libération de C. Reiss et celle de l’assassin de Chapour Bakhtiar ainsi que la décision de refuser (le 5 mai) l’extradiction d’un ingénieur iranien soupçonné d’espionnage aux USA montre, à l’évidence, que ces deux dernières décisions constituent la contrepartie à la première et, ma foi, l’assassin ayant déjà purgé 18 ans de prison, et l’ingénieur ne nous concernant pas directement, cela ne constitue pas une contrepartie outrageante.
C’est pourquoi les déclarations gouvernementales (“Bernard Kouchner a assuré dimanche que cette libération n’avait “rien à voir avec un marchandage éventuel” et qu’il n’y avait eu “aucune contrepartie” ni “aucun rapport” entre l’affaire Vakili Rad et “la libération de notre otage”. NouvelObs.) sont grotesques, méprisantes et outrageantes à nos intelligences.
Mais ce n’est pas la première fois que cette présidence montre le mépris dans lequel elle tient la population du pays, n’hésitant pas à mettre en scène les applaudissements des déplacements présidentiels, à favoriser systématiquement les membres du gang du Fouquet’s, a essayer de caser son fils à la tête de l’Epad, à enrichir les riches après s’être annoncé “président du pouvoir d’achat”, à promouvoir un “travailler plus pour gagner plus” alors que, si la première partie du slogan est méthodiquement appliquée, elle s’accompagne, hors les plus riches, d’une baisse des revenus.
Et ne parlons pas de ses martiales déclarations sur la sécurité, ni sur la régulation de la finance et la moralisation du capitalisme ou de la promotion de l’écologie. Cet homme nous méprise et nous prend pour des veaux. Le malheur est que cela fonctionne encore auprès de certains grâce au Spectacle orchestré à l’Elysée et complaisamment repris par la plupart des médias.
- Europe: le glissement d’un gouvernement économique à une “brigade de surveillance de l’austérité”. Marianne. “Dans une Europe qui n’est plus qu’une simple zone de libre change, dans une Europe qui se construit souvent sans les peuples, voire contre eux, les Eurosceptiques se voient ainsi offrir un cadeau supplémentaire. Après l’épisode du Traité Constitutionnel de 2005, refusé par référendum et revenu sous forme d’un traité de Lisbonne qui en est la copie conforme, sans validation par le peuple, c’est un nouveau coup de Jarnac”.
- “Mon ISF pour un cheval”. Les Echos. “L’investissement dans les PME permet d’alléger la facture de l’impôt sur la fortune. Du coup, quand une société a pour objet d’acquérir des chevaux de course, la taxation du patrimoine sert à financer ce qui symbolise le mieux la richesse ! Il n’empêche que le montage est parfaitement légal. Il a reçu le visa de l’AMF”.
- “En route vers la grande dépression ?”. Le Monde diplomatique.
- “… seuls 48% des Français ont leur lieu de travail desservi par les transports en commun. Aujourd’hui, 84% des déplacements voyageurs (en distance) sont effectués en voiture et 80% des trajets automobiles ne comptent qu’un passager. Si l’on ajoute qu’une voiture n’est utilisée en moyenne que 5% de son temps, il est illusoire de faire de l’anti-bagnole”. Groupe Chronos.
- Le printemps niçois constituant l’exception, “Cette année s’annonce la plus chaude dans le monde depuis 1880″. Reuters/ Le Monde.
- Histoire de fous: “La France, censeur mondial de la recherche universitaire ?”. Le Monde. Mais que fait le Parquet ?
- Les appartements parisiens de C. Estrosi. Rue 89. L’enfumage fonctionnera-t-il ?
- “Tapie, la taupe de Sarko ?”. Marianne.
- “Grand Paris : deux études contestent les chiffres du projet de Christian Blanc”. Le Monde. ****