Ce que je fais est essentiellement superflu, ce qui est absolument essentiel.
Ce que je suis est absolument essentiel, ce qui est essentiellement absolu.
Examine ceci : de même que le Christ a été déclaré maudit (Ga. 3, 13) à cause de moi, lui qui met fin à la malédiction [...] de même aussi, me voyant insoumis, il prend ce défaut sur lui, en tant qu'il est la tête du corps que nous formons. Saint Grégoire de Naziance
Il est tout à fait clair que personne, je veux dire aucun, ne prend la mesure de ce qui s'écrit ici. Une écriture parfaitement authentique requiert une solitude ontologique extrême et ne tolérant aucune feinte ...
Il en ressort que ce qui s'écrit ici est « nul ». Et ne « sert » strictement à rien.
Et ce sont les lettres de noblesses de cette inscripture.
Ce qui s'écrit ne peut être utilitaire cependant, cette inscripture est bel et bien ancillaire ! Elle modifie le monde puisqu'elle modifie celui qui se laisse ainsi eso-inscrire.
La vision de l'histoire qui me traverse et me transcrit, me transhumane, ne peut que me poser en intense solitaire... il ne s'agit pas d'une nécessité, non; vraiment, rien d'utilitaire ou de nécessairement !
Nécessiteux spirituel.
Cela, oui !
Idiot ? Cela, oui, sans aucun doute !
Selon la claire description de la « structure » de l'Église de saint Paul, les idiotês, sont les « individus privés », qui ne sont pas encore « réellement » membres du Corps du Christ, qui ne le sont que potentiellement, et qui, en tant que tels, disent « amen » au temps opportun lors des assemblées liturgiques, ils répondent, ils donnent leur « amen » après que ceux qui sont réellement illuminés, glorifiés, aient dit leurs prières, leurs psaumes, leurs actions de grâces...
Prières, psaumes, louanges qui ne sortent pas, toutes armées, des tergiversations de leurs cerveaux mais toutes illuminées de leurs « coeurs », ou plus exactement de leurs « Coeur » puisque « ce n'est plus moi qui vit, mais le Christ qui vit en moi ».
« Les chrétiens sont... une création nouvelle qui jouit d'un « moi » unique : le Christ. » Père Matta el-Maskine
Et, d'ailleurs, ces enseignements, ces louanges, sortent ou ne sortent pas, puisque leur plus haut mode d'expression est le silence. Mais, il faut bien que certains soient entendus des « idiots » pour qu'ils puissent dire leur « amen » ! (Les glorifiés pouvant entendre, même, et surtout, dans le silence du coeur les prières de leurs semblables, car, ayant un même « coeur », un même « centre », de là l'analogie « choeur » aujourd'hui pour ceux qui regroupés chantent la Liturgie...)
D'où, le retournement du sens, car, il semble évident que cette attitude, profondément spirituelle ne pouvait qu'être prise en mauvaise part par ce monde. Ceux qui disent « amen » à tout sont des idiots, des imbéciles, des crétins, des sots ...
Vous voyez, la racine très profonde de l'incompréhension ?
« L'obscur seigneur de l'insatiable enfer
et l'exilé, ces âmes immortelles,
si elles avaient pu comprendre, saisir
toute la grandeur de Tes desseins,
Le mutisme du néant voilerait
le nom d'Hadès; et la mort elle-même
serait resté auprès de sa tombe. »
Petra Petrovic Njegos, La Lumière du microcosme.
Vous apercevez enfin ... ? Le retournement du langage, ce vecteur de partage, de rencontre, de communion devenu moteur et vecteur d'exclusion, de division... Toute ce qui creuse le monde d'un creux et d'un vide mauvais, non moralement mauvais, mais énergétiquement faux et pathogène. Nos saints Pères disaient que toute « innovation » est... comme un creusement de galerie.
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