Tu tiens au doigt la lumière du monde (Jean Joubert)

Par Arbrealettres


Ébranche ton orgueil, réduis le geste, ne t’emploie
qu’au brisement des terres les plus noires
et n’oublie pas d’enclore, d’irriguer.

Que ta main fasse voeu de connivence,
que la racine ait ta complicité
et le feuillage aux cimes ta louange.

Ta pauvreté se vêt de transparence,
ton ombre suit l’ombre de toute sève.
Muet, tu cries. Pesant, tu te délivres.
Seul, te voici de ruches habité.
Tu tiens au doigt la lumière du monde.

(Jean Joubert)