Pour une fois...

Je vais laisser tomber mon coté d’anar nihiliste et me faire le défenseur du système. Mais attention, pas de n’importe quoi : je ne défendrai ni le gouvernement, ni les juges, ni les médias. J’ai quand même mon honneur.
Non, ce que je veux défendre, c’est l’euro.
En ce moment, on les entend partout. Les souverainistes. Ils sont là, à nous susurrer à l’oreille « l’euro va disparaître, on va revenir au franc, ça va être génial ». Et ils me gonflent. Même Zemmour me sort par les yeux quand il parle de l’euro.
A les entendre, l’euro, copie européenne du Deutsch Mark allemand, est une catastrophe générale, qui enserre notre économie dans un carcan, viole notre souveraineté nationale, et nous fait plonger dans les affres de la récession et de la pauvreté.
Excusez-moi de le dire aussi brutalement, mais c’est complètement con.
Si les dirigeants européens ont choisis le Deutsch Mark comme modèle plutôt que le Franc ou la Lire, c’est peut-être bien parce que c’était la monnaie qui fonctionnait le mieux, alors que les autres étaient régulièrement dévaluées. L’euro est trop cher et nous empêche d’exporter ? Faux, et archi faux. Si nos amis souverainistes daignaient sortir un peu de leurs œillères nationale et regarder comment ça se passe à l’échelle européenne, ils verraient que la zone euro a une balance commerciale… excédentaire. Ah oui, ça la fout mal. L’euro, responsable du chômage ? Cela voudrait-il donc dire qu’avant l’euro la France connaissait le plein emploi ? Grande nouvelle.
La vérité, c’est que les souverainistes veulent à tous prix la solution de facilité. Ils veulent que les grecs conservent une économie basée sur le tourisme et la corruption, que l’Italie continue à dévaluer régulièrement, et que nous restions à la traîne de l’Allemagne. Car s’il y a bien une vertu à la monnaie unique, c’est qu’elle rend impossible ce genre de choses. Impossible d’avoir une économie basée sur du vent qu’on ne fait tenir qu’en jouant sur la monnaie et l’endettement.
Nos dirigeants ont pu continuer à faire comme si pendant dix ans, et maintenant ça pète. Je ne sais pas si l’euro va disparaître ou pas, mais ce que je sais, c’est que si c’est le cas, ce sera la faute des grecs, italiens, français, espagnols, qui ont conservés un modèle de croissance absurde et faible.
Alors certes, avoir une croissance réelle, basée sur des fondations économiques solides, c’est difficile. Mais c’est soit ça, soit rester une sous-merde.
Si nous retournons au Franc, ce sera revenir à la médiocrité générale. Chacun restera dans son petit pays, et perdra toute possibilité d’influer sur la marche du monde.
A vous de voir, voulez-vous de la sueur et des larmes, ou alors continuer à vous morfondre dans votre petit pays de merde alors que les grandes puissances feront la loi ? Voulez-vous faire l’histoire, ou en sortir ? Voulez vous avoir la possibilité d’être grand, ou bien vous réjouir de rester minable ?
Voulez vous garder l’euro, ou revenir aux monnaies nationales ?