Toshihiro Tenma adapte Naissance d’un gourou, roman de Takeshi Kitano. Non sans humour, le cinéaste, qui a été l’assistant de Beat Kitano pour ces quatre premiers films, dépeint les dérives d’une secte au japon.
Kazuo, un jeune homme tombe un jour sur la drôle de prestation d’un groupe dirigé par Shiba. Il décide de les suivre…
Sans prétention mais avec intelligence, Naissance d’un gourou déroule l’envers d’une organisation sectaire par l’humour. Conscient du sujet alloué à ce long métrage, on se surprend à beaucoup rire. La mise en scène commerciale du groupe parée d’un combiné détonnant « imposition des mains » / décharge de batterie est à mourir de rire. Et les sketches vont bon train jusqu’à la fin.
Mais dans Naissance d’un gourou, se cache derrière une apparente légèreté un propos bien plus lucide. Le jeune Kazuo promu gourou tombera dans un engrenage. Se sentant animé et habité, il suivra une ascèse sous forme de méditation et jeun, s’érigeant telle une figure. Alors la lointaine mascarade lucrative est devenue un endoctrinement de tous les extrêmes, qui en ferait presque froid dans le dos. Sur cette façon d’ériger un individu quelconque et d’en faire une icône mégalomane voire dangereuse.
Naissance d’un gourou est un film bien plus engagé qu’il n’y parait. Intéressant et original dans sa façon de traiter un sujet mainte fois repris, Toshihiro parvient à faire cohabiter humour et engagement.
Diana
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