La Caritude

Publié le 19 mai 2010 par Yvesd

On peut penser ce qu’on veut des socialos mais force est de reconnaître que, question remue méninges, brainstorming et compagnie, ça mollit pas vraiment. Depuis que la Rougette de Lille a remis son petit monde au taf, ça foisonne sec du concept novateur et des propositions concrètes pour sauver la retraite à 60 ans et, plus généralement, ce qui reste des acquis sociaux des travailleuses et des travailleurs.

« Restons Correct ! » ne s’en plaindra pas. Nous nous félicitons même de ce regain de créativité qui ne peut que contribuer à relancer le débat public, à ramener Josette et Marcel aux urnes et, qui sait, à redonner un peu de saveur à notre (vraie) galette-saucisse électorale qui avait quand même tendance ces derniers temps à s’affadir dangereusement.

Fini donc l’ordre juste, exit l’Etat providence et la « bravitude », place désormais à la « caritude », comprenez la société du « care », celle qui se préoccupe avant tout de soigner les bobos des bobos et, plus largement, ceux de tous les contribuables-citoyens.

Plus question de travailler plus pour gagner plus et encore moins de travailler plus longtemps pour ne pas crever de faim sur ses vieux jours. Il s’agit désormais de prendre soin de nous, des vieux comme des mômes, et pour ça il y a l’Etat et ses services publics servis par des cohortes de fonctionnaires toujours plus nombreux, toujours mieux payés et enfin reconnus pour l’irremplaçable rôle qu’ils jouent dans la préservation des liens sociaux qui lient indissolublement les bonnes gens aux pourvoyeurs des largesses collectives.

Evidemment ça ca coûter bonbon et comme les Bisounours sont rincés vu qu’ils n’ont pas échappé à la crise, va falloir trouver des sous pour financer tout ça sans se faire dégrader sur le front des troupes par les agences de notation financière, sans encourir les foudres de madame Merkel ou celles du FMI de monsieur Strauss-Kahn.

En fait ce n’est pas un problème : on fera payer les riches comme d’hab’ et on taxera les revenus financiers à donf , juste pour dissuader le populo d’épargner en prévision de lendemains qui, la croissance enfin revenue, ne peuvent que chanter.

Evidemment, il n’est pas précisé à partir de combien on est supposé être riche, ni par quel miracle la croissance reviendrait…

En attendant, si on a encore deux sous de bon sens sur son livret A, on a clairement intérêt à aller planquer fissa ses tunes ailleurs, ne serait-ce que par application du principe de précaution économique et fiscal le plus élémentaire…