"Dans un vide rempli de mots que je ne trouverai jamais tourbillonne le chaos où chacun ressemble à tous et ne ressemble qu'à lui-même. Les choses dont je m'empare avec les mains, avec les yeux, sont la vie séparée que je ne puis rejoindre. Incroyable première feuille au bout d'un tordion de vigne, je te perds si ne te saisit ma parole. Flocons de neige rouge que le vent chasse des pêchers, un langage pour vous recueillir dans mon coeur ! Mais lourde près de toi, et closes mes lèvres sur l'amour que rien n'exprime, quel cri m'ouvrira où je me délivre enfin ?"
in Soleils de Sable, ed. Seghers, 1958