Chateaubriand

CHATEAUBRIAND

Dans son discours prononcé le 23 février 1817 devant la Chambre des Pairs, le grand homme dit :

« Point de gouvernement représentatif sans la liberté de la presse » humm !

« Dans les discussions qui s’élèvent entre un Ministère et les Chambres, comment le public connaitra-t-il la vérité, si les journaux sont sous la censure du Ministère c-à d sous l’influence d’une des parties intéressées ? » et il insiste, le bougre !

Sur un projet de loi relatif à la suspension de la liberté individuelle, il affirme :

« Une erreur trop commune aux gouvernements, c’est de croire qu’ils augmentent leurs forces en augmentant leur pouvoir : une armure trop pesante rend immobile celui qui la porte. »…que ceux qui ont des oreilles…

Dans la Revue des Deux-Mondes, il écrit le 15 avril 1834 :

« Il faudra d’abord que l’Europe se nivelle dans un même système ; on ne peut supposer un gouvernement représentatif en France et des monarchies absolues (ailleurs).

Pour arriver là, il est probable qu’on traversera à l’intérieur une double anarchie morale et physique. » Un prophète en son pays ? Et il ajoute, lisez bien :

 « Une société où des individus ont 2 millions de revenu, tandis que d’autres sont réduits à remplir leurs bouges de morceaux de pourriture pour y ramasser des vers (des vers qui, vendus aux pêcheurs, sont le seul moyen d’existence de ces familles elles-mêmes autochtones du fumier), une telle société peut-elle rester stationnaire sur de tels fondements ? » Un peu d’humour mais brrr…dans le dos.

Cinq lignes plus loin : « Comment les fortunes se nivèleront-elles, comment le salaire se balancera-t-il avec le travail, comment la femme parviendra-elle à l’émancipation légale ?

Il est à craindre que quelques facultés éminentes du génie ne se perdent, que l’imagination, les arts, ne meurent dans les trous d’une société-ruche où chaque individu ne sera qu’une abeille, une roue dans une machine, un atome dans la matière organisée. »

Permettez, Monsieur, que je vous embrasse, demande Balthazar.