La Porte du Soleil (Jean Joubert)

Par Arbrealettres


La Porte du Soleil

Lorsqu’il faudra sortir du monde vert
que ce soit par la porte du soleil,
la gueule du lion, qui tourne et flambe
sur les parvis de sable,

que ce soit par des chemins de feu,
le rugissement et l’orage.

Laissons la terre aux larves, aux racines,
à la moiteur des naissances futures.

Laissons l’air qui nous trompa.
Dans le ciel où rôde la foudre
un ange bleu s’évapore.

Et que l’eau fume, la sorcière,
sur les laves incendiées.

Dans l’au-delà de la peur
règne un dieu nu
dont la mâchoire brûle.

(Jean Joubert)