Hier soir, première date d'une série de 3 ( elle reviendra en novembre) du Monster Ball Show de Lady Gaga au Sportpaleis.
Comme pour tout évènement populaire, on "sent" la tension dans la salle remplie d'un public hétéroclite allant de la minette excitée à l'amateur de dance floors en passant par la communauté gay
et l'amateur de rock curieux.
Je fais partie de la quatrième catégorie et c'est il est vrai la curiosité et l'envie de juger par moi-même d'un phénomène pop mondial ''on stage'' qui m'a guidé vers cette bonne ville d'Anvers
et son Sportpaleis désormais célèbre.
20h pile, les Semi Precious Weapons lancent le bal. Le chanteur , sorte de croisement glam entre Lady gaga, Iggy Pop et Dave Vanian des Damned, en
jupette argentée , bas résilles et bottes hauts talons façon honky tonk arpente la scène secoué par de vifs spasmes rock n' roll. Le gratteux et le bassiste se roulent rapidement par terre,
agitant leurs petites jambes de (pseudo) rockers vers le plafond comme s'ils étaient attaqués par un bataillon de fourmis rouges. Le problème c'est que derrière tout ce ramdam, musicalement c'est
creux comme une huitre !
N'ayant à leur actif qu'un seul maxi 3 titres (l'album sort en septembre), ces new- yorkais passeront 30 minutes sur scène à nous écorcher les oreilles, dont 1/3 à vanter les mérites de la Lady
qui allait bientôt leur succéder..
Pathétique et sans grand intérêt !
Il est un peu plus de 21h lorsque la foule, après avoir improvisé une ola pour patienter, se dresse comme un seul homme lorsque les lumières s'éteignent.
Deux écrans géants de chaque coté de la scène et un plus grand au centre sous forme de rideau laissent apparaître en ombre chinoise une silhouette accrochée au bastingage d'une terrasse
métallique. Ovation. Le rideau s'efface laissant place à un décor rappelant terriblement celui de la tournée 'Sign of the Times ' de Prince (plagiat?) : des échafaudages, des réverbères, une
vieille carcasse de bagnole et au milieu de tout çà les danseurs et danseuses font leur apparition. Les musiciens du groupe sont eux planqués discrètement dans le décor.
Lady
Gaga est dos à nous, fesses tendues vers son public, elle lève le capot de la voiture qui laisse apparaître un clavier de piano. Bel effet , le reste allait
malheureusement être d'un tout autre niveau.
Passé donc la surprise de découvrir le décor et le joli popotin de la belle (sic!), force est de reconnaître que le son est assez approximatif, le band incolore et insipide ( playback par moments
?) et que ce show tant attendu par les fans du monde entier est surtout une addition de gimmicks sans grand intérêt servant la mégalomanie de la Miss Gaga !
Le rythme est cassé régulièrement par les changements de costumes fréquents de la star et interrompu toutes les 10 minutes par des speeches racoleurs à la gloire de son public chéri et de son
personnage de diva.'' How are you little monsters ?! ''
Et la musique dans tout ça..et bien.. heu...c'est bien là que le bât blesse.
A part le dernier quart d'heure où Lady Gaga enchaîne ses 3 hits planétaires : Paparazzi, Pokerface et Bad Romance
qui mettront une grosse
ambiance dans le Sportpaleis, le reste du répertoire est souvent proche du vide sidéral, au point que tèes rapidement on se surprend à bailler et à compter les minutes d'un show qui n'a d'intérêt
que de savoir de quoi sera fait le prochain décor et la prochaine tenue farfelue de la Miss..
Bref, Lady qu'on aurait plutôt du appeler bla-bla (elle parle plus qu'elle ne chante!), passe difficilement le cap de la scène, se révélant une danseuse quelconque souvent vulgaire, ne distillant
que très peu d'émotions et dont le talent se limite, bien vite, à un passage acoustique, seule au piano, qui révèle une excellente instrumentiste qui aurait pu avoir une carrière à la hauteur de
son talent bien réel lorsqu'il est livré à l'état brut et sans artifices. Mais la lady aurait sans doute alors vendu beaucoup moins de disques et aurait sans nul doute été beaucoup moins
Gaga..
Chaque époque a ses artistes, et notre société, de plus en plus superficielle et décadente, ne mérite sans doute pas mieux, comme religion musicale pour les masses, qu'un univers pop de carton
pâte où la forme compte bien plus que le fond...
Tout n'est pas perdu, j'ai dans la voiture un cd des Walkabouts et une demi- heure de trajet retour devant moi.
Cela suffira sans doute comme antidote, non ?