Livre numérique : il y a urgence à bien agir selon Barnsley

Victoria Barnsley P.D.G. et éditeur chez HarperCollins mais aussi présidente de la Publishers Association (équivalent britannique du SNE) s’est exprimé sur la question du numérique lors d’une conférence sur l’industrie du livre hier.

Elle a expliqué que les consommateurs détiennent plus de pouvoir que jamais : « Ils [les consommateurs, NdR] sont à seulement un clic de trouver tout le contenu qu’ils peuvent consommer, n’importe où, dans n’importe qu’elle forme et (c’est effrayant) pour le prix qu’ils sont prêts à payer. En tant qu’industrie nous ignorons l’augmentation de pouvoir des consommateurs à nos risques et périls. Mais bien-sûr, ils peuvent être notre salut ».

Selon elle, le futur des éditeurs ne sera pas déterminé par les sociétés de technologie mais bien par la valeur que leur accordent les consommateurs. De plus, elle a tenu à resituer le débat dans le présent et non dans le futur en précisant qu’il fallait arrêter de parler du « futur numérique ». Pour soutenir l’urgence de la situation, elle a rappelé que le marché de l’ebook aux États-Unis avait atteint les 60 millions $ mensuels soit pratiquement la moitié du marché britannique du livre.

Elle a aussi évoqué trois principales menaces. Premièrement, la dévaluation du contenu, due à de plus en plus de gratuité. Et d’illustrer son propos avec l’exemple de la presse qui a offert son contenu avant de chercher un modèle économique que les consommateurs habitués à la gratuité ont plus ou moins rejeté.

Deuxièmement, le piratage mais au lieu de tabler sur le volet de la répression (ce qui est plaisant), elle s’est concentrée sur l’offre légale expliquant : « Sur le long terme nous devons offrir aux consommateurs une alternative en leur permettant un accès facile au contenu numérique à des prix qu’ils sont préparés à payer » (lire la dernière entrevue de Guy Boulianne). Enfin, la troisième menace est l’effondrement du marché causé par un nombre croissant de contenus générés par les utilisateurs et à la concurrence d’autres médias.

Victoria Barnsley affirme qu’il va falloir se faire une place dans le paysage numérique en donnant de la valeur aux auteurs et aux consommateurs. Si les éditeurs n’y arrivent pas d’autres le feront. Et si elle pense qu’il est encore temps pour le faire au Royaume-Uni, elle insiste : « Faire bien tout cela est crucial, et nous n’avons pas beaucoup de temps ». Elle a ajouté : « Les éditeurs et les libraires doivent travailler ensemble pour produire un marché durable dans un monde numérique. Et nous devons commencer maintenant ».

On appréciera un discours sans détour qui soulève bien les enjeux qui ne joue pas sur la peur, avec une réflexion basée sur l’offre plutôt que la répression. Une attitude volontaire qui on l’espère sera bien suivie.

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Rédigé par Mario
Source : Actualitté