Dans leur participation au débat sur les retraites, les socialistes posent trois conditions.
D’abord la sauvegarde du système par répartition. En clair, les salariés payent des cotisations qui sont reversées aux retraités. «Ce n’est pas chacun se débrouille en plaçant de l’argent qui va lui rapporter, c’est la solidarité entre générations», a résumé la première secrétaire du PS.
Ensuite, le maintien du droit de départ à la retraite à 60 ans. Le gouvernement n’assume pas de militer ouvertement pour l’allongement de la durée de cotisation. L’allongement de la durée de cotisation a poussé l’âge moyen de départ en retraite à 61 ans et demie environ. Mais il y a une incohérence : même si vous avez cotisé tous vos trimestres - soit 40 ans et demi actuellement - il est impossible de partir en retraite avant 60 ans. Certains prennent leur retraite à 61 ou 62 ans aujourd’hui. Mais ceux qui ont travaillé tôt ou qui exercent un métier pénible doivent pouvoir cesser de travailler à 58 ou 59 ans. «La droite veut une fois de plus, agir sur une seule variable, celle de la durée des cotisations. Cette politique menée par Balladur et Fillon, qui a conduit à beaucoup d’inégalités et montré son échec», a estimé Martine Aubry dans son discours au conseil national le 27 avril.
Et évidemment, l’allocation pour chaque retraité d’un niveau de pension qui lui permette de vivre décemment. Actuellement, c’est tout l’inverse: la moitié des retraités touchent moins de 1.000 euros par mois. Et un million d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Normal ? Non. Mais tristement logique: depuis la réforme Balladur , le niveau des retraites a baissé de 20%. Et une nouvelle baisse de 25% est à prévoir dans les années à venir.
Pour parvenir à cet objectif, le PS se laissera guider par deux principes.
Avant tout, des règles justes. Dans la prochaine réforme des retraites, il faudra prendre en compte la pénibilité du travail. Ainsi, les salariés exerçant les métiers concernés auront la possibilité de partir en retraite avant 60 ans, s’ils ont validés leurs trimestres. De même, les salariés qui sont entrés sur le marché du travail tôt et qui ont validé le nombre requis d’années de cotisations pourront partir avant 60 ans.
Une vraie politique pour l’emploi des seniors. Comment débattre sérieusement de l’âge de départ à la retraite quand parmi les plus de 55 ans, seul une personne sur trois a un travail ? Les socialistes participeront à ce débat avec la volonté de permettre à tous de garder un égal accès à l’emploi.
Une fois ces principes affirmés se pose la question du besoin de financement de notre système de retraites : contrairement à ce que disait Nicolas Sarkozy en 2007, il n’est pas équilibré jusqu’en 2020. Il y a même urgence: nous avons besoin de 25 milliards d’euros d’ici 2012, et 68 d’ici 2050. Face à cela, il y a des moyens :
Que les salaires ne soient plus les seuls à financer les retraites. Aujourd’hui, les cotisations retraites ne reposent que sur les salaires. Il est tout à fait envisageable de prélever des cotisations sur les revenus de la valeur ajoutée. Le Fonds de réserve des retraites, laissé à l’abandon par la droite, serait également d’un secours profitable.
Le PS propose également de prélever des cotisations sur les stocks options, comme l’a préconisé Philippe Seguin. A la clé: rien de moins que 5 milliards d’euros pour contribuer à l’effort de solidarité que représente notre système de retraites.
C’est armé de de ces principes que le PS s’engagera dans le débat, et rencontrera les organisations syndicales, qui doivent rester les interlocuteurs privilégiés du gouvernement.
«Une réforme juste, c’est l’âge légal à de la retraite maintenu à 60 ans, c’est la prise en compte de la pénibilité et des carrières longues, c¹est la possibilité pour ceux qui le souhaitent de partir plus tard».