Séance complexe aujourd'hui prise :
- entre, d'une part, les tentatives de rétablissement des bourses européennes toujours décorrélées vis à vis de la bourse de New York et une réactivité qui reste croissante à mesure que l'on descend des places financières du nord à celles situées au sud de l'Europe
- et, d'autre part, une cote américaine qui s'alourdit secteur après secteur de plus en plus sous le poids des financières, la seconde épine dans le pied après les semi-conducteurs.
Le secteur chute de 2,44 % et les valeurs bancaires américaines de - 3,74 %. Il est très difficile de déterminer avec exactitude laquelle des enquêtes ou loi(projet) de régulation vient peser depuis vendredi sur un secteur qui avait bien résisté jusqu'ici mais le plafonnement par le Sénat US des commissions sur cartes de crédit affecte le secteur, American Express en tête, semble le plus en pointe alors que les valeurs du secteur de la consommation résistent le mieux.
L'Allemagne a par ailleurs confirmé interdir jusqu'au 31 mars 2011, les ventes à découvert à nu sur 10 valeurs financières outre-rhin et certains supports concernant les obligations d'Etat de la zone euro ce, par décret, dans l'attente d'une loi qui porterait sur pratiquement tout, des actions allemandes aux dérivés sur obligations ou actions. Il s'agit donc là ni plus ni moins de reprendre les mesures prises sur les banques lors de la 1ère phase de la crise bancaire et financière de 2008-2009 en les élargissant aux difficultés actuelles.
Avec la baisse de Wall Street en seconde partie de séance, les rebonds de la bourse de Madrid (+3,68%) ou de Paris (+2,08%) affichés à la clôture en Europe ont ainsi fondu hors séance ramenant le CAC40 sur son support à 3 550.
L'Allemagne apparaît plus que jamais le refuge en Europe non seulement sur les obligations mais aussi sur le DAX, dernier indice à évoluer au-dessus de sa moyenne mobile à court terme (baissière) même au moment de la clôture à New York. On notera toutefois, que les dividendes des sociétés appartenant à l'indice allemand sont ré-intégrés au calcul du DAX30 contrairement au CAC40 qui subit les détachements de coupons correspondant aux dividendes des sociétés le composant, facteur technique qui renforce la force de l'indice Outre-Rhin, particulièrement au printemps, saison des versements aux actionnaires.
Le dénominateur commun ?
L'instabilité financière et les plans de rigueur budgétaire concentrent les principales interrogations sur la croissance économique, souci n°1. Aux USA, le secteur des matériaux et le secteur de l'énergie évoluent déjà sous leur moyenne mobile de long terme. Le secteur financier rejoint la sienne ce soir.
Si le premier ministre chinois juge que la crise et ses effets est plus grave que prévu, l'un des meilleurs baromètres de l'activité économique mondiale, le cuivre, donne la mesure exacte de la menace économique actuelle après celle financière et aiguë liée aux risques souverains, aux obligations et aux banques européennes.