LCD Soundsystem
This is Happening
DFA Records
États-Unis
Note : 8.5/10
Tout doucement. Quelques percussions molles, un peu de basse par-ci par-là, James Murphy qui radote comme un vieillard. This is Happening débute négligemment avec Dance Yrself Clean, comme pour nous faire croire que ce disque n’allait pas être à la hauteur des précédents. Mais, comme on peut s’y en attendre, à 3 minutes 8 secondes survient la secousse qui change tout. Vous vouliez danser? Vous aller danser. Basse et synthétiseur spatial s’entremêlent pour composer une mélodie post-disco efficace. Les percussions s’agrémentent pour créer un rythme structuré et le producteur de DFA Records se lève de son siège pour véritablement chanter. Et, au refrain, on ne tient plus en place. Bien joué James, te voilà transformé en Sun Tzu musical grâce à une tromperie prenant la forme d’une montée d’intensité magnifiquement maîtrisée.
L’héritier de Brian Eno est effectivement de retour avec un troisième disque enflammé. Les morceaux sont parfois fabriqués sur mesure pour user nos hanches alors que, d’autres fois, il s’agit de pièces moitié dance-punk/disco. Drunk Girls, déjà partout sur le net, reprend les conceptions du maître Eno tout en y ajoutant une basse sensiblement apparente à North American Scum. En résulte un presque 4 minutes mélangeant, où l’envie de bouger se frappe à une complexité mélodique qui décourage cette envie. LCD Soundsystem possède le talent pour pondre des titres à la fois complets et aussi mélodiques qu’un bijou pop.
One Touch constitue une merveille pour les pistes de danse et représente bien l’évolution de la bande à James Murphy : là où le son d’LCD Soundsystem se caractérisait, sur les deux précédents albums, comme de l’art-rock à fortes doses de disco et de dance-punk, on retrouve ici beaucoup moins ce côté brute pour faire la découverte de textures beaucoup plus électroniques, comme une offensive de basse qui occupe 7 temps sur 8 pendant toute la chanson. Et si « One touch is never enough », une écoute ne l’est pas non plus. Pow Pow est bâti autour de concepts similaires, avec une batterie axée sur les cymbales et un rythme très disco.
En fin de disque se retrouve Home, un autre morceau au rythme puissant et à l’inventivité solide. Comme pour le reste de l’album, James Murphy se montre sous un angle de sarcasme et d’ironie, comme s’il avait l’intention de dire « Hé, regardez-moi. Je suis tellement cool que je peux marier le disco, le post-punk, le dance-punk et à peu près n’importe quoi et vous allez quand même danser. » Et nous, comme pour lui répondre, on appuie sur play une fois de plus. Bien joué James.