Mais dans quels états d'esprits, dans quelle société, dans quel pays vivons-nous pour qu'à chaque fois qu'une corporation est mécontente de son sort, que ce soit à tort ou à raison, des dizaines de milliers d'individus en subissent les conséquences alors qu'ils n'y peuvent strictement rien ?
Comment en est on arrivé à avoir ce réflexe et même à l'admettre, le comprendre voire le soutenir ? Nul doute que des décennies de syndicats et de gouvernements obtus, dogmatiques, fermés au dialogue, incapables de compréhension mutuelles et de recherche d'inévitables compromis en portent la lourde responsabilité.
Aujourd'hui ce sont les infirmiers anesthésistes qui bloquent la Gare Montparnasse et des milliers de voyageurs, hier c'était les agriculteurs qui bloquaient les automobilistes, avant hier c'était les personnels de la SNCF avec leur grève mensuelle, demain ce sera...
Peu importe les raisons, souvent justifiées, la méthode n'est pas la bonne. Bien sûr que l'on peut comprendre les raisons sans admettre les moyens. Il faut que l'on quitte cet égocentrisme, cette croyance que l'on est le nombril du pays, que l'on finisse par conclure qu'il faut agir autrement, qu'il n'est pas possible, pas tolérable, pas acceptable de pourrir la vie des autres pour tenter d'améliorer la sienne.