Cavalier de brume
Ce que tu vois,
ce que tu
bois,
ce qui frôle ta paupière,
pèse dans ta main,
s’allège,
ce qui te lisse, te ploie,
ce qui gronde
puis s’apaise,
ce qui lèche le feuillage,
fend la graine,
la partage,
ce qui parle à ton oreille
et ne dit rien
que le vent,
ce qui glace,
ce qui brûle,
ce qui te vêt,
te dénude,
c’est le sang et c’est la chair
de l’oublié,
du cavalier de brume.
(Jean Joubert)