La communication c'est enfantin

Publié le 18 mai 2010 par Chroneric

Barack Obama a signé hier une loi sur la liberté de la presse, dressant un état des lieux sur celle-ci dans le monde. Je ne dirai rien sur l'utilité d'une telle loi, plus symbolique qu'autre chose. Obama applique le même concept de communication que Sarkozy : se montrer avec de la symbolique forte pour être bien jugé et influencer les votes.

Ce qui a retenu mon attention c'est la présence d'un enfant, en l'occurrence le fils de Daniel Pearl. Ce n'est pas la première fois que le président américain signe un document devant les caméras et les photographes, en présence d'un enfant. Rappelez-vous, la dernière fois c'était un enfant de couleur, pour je ne sais plus quel édit. La parité est respectée, la discrimination évitée. Logiquement, la prochaine fois, ce devrait être un asiatique ou un latino.

Dans l'opinion publique, l'enfant représente la candeur, l'innocence, le bien, l'avenir. Les conseillers du président américain ont trouvé le bon filon. Un filon vieux comme le monde dont la publicité use et abuse depuis de nombreuses années. Ca attendrit et ça marque les esprits. Est-ce que notre président français a tenté la même approche quand il a emmené son jeune fils rencontrer le président chinois, raide comme vase Ming ? Avec une sensibilité proche de zéro, j'ai comme l'impression que le dictateur chinois est très difficile à convaincre sur le bien fondé des droits de l'homme.

C'est censé aussi marcher dans le milieu du football. Chaque joueur entre en tenant un enfant par la main. Il parait que c'est pour le fair-play, c'est-à-dire ne pas s'en prendre à l'arbitre et contester ses décisions, ne pas donner de coups de têtes à un adversaire, ne pas afficher d'insultes dans les tribunes, ne pas jeter de fumigènes, etc. Quant à l'efficacité de cette entrée sur le terrain, avec tous les exemples donnés précédemment, le doute s'installe.

Bref, l'enfant en communication est vecteur, porteur et prescripteur. Quoi dire alors sur les enfants hauts comme trois pommes avec un fusil à la main, enrôlés dans les luttes que l'on aperçoit parfois sur une photo ou au détour d'un reportage. Apparemment, tout le monde n'a pas la même notion du symbole. Quoique. Oserait-on riposter sur un enfant ? N'est-ce pas aussi le but d'attendrir et de dérouter l'adversaire ?

L'enfant a été, est et sera la chair à canon de la communication.