Le document d’orientation du gouvernement sur les retraites est un modèle de communication par l’évitement dont beaucoup de gouvernement de droite et, malheureusement de gauche, sont devenus les virtuoses avec l’aide de cabinets spécialisés monnayant très cher leur « savoir-faire ».
Le plus intéressant dans ce document n’est pas l’annonce non chiffrée d’une contribution des hauts revenus et du capital qui vise à enfumer un peu plus l’opinion. C’est la présentation qui en est faite par l’ensemble des média, y compris Mediapart, sous l’expression « Il faudra travailler plus longtemps ».
Travailler plus longtemps est-ce bien de cela dont il s’agit ? Le taux de chômage structurellement élevé, la précarisation des emplois, une durée réelle du travail par emploi en baisse, la disparition des emplois publics, la pression mise sur la productivité même dans des secteurs non soumis à la concurrence internationale, tout cela conduit en fait à l’allongement non du travail mais à l’allongement de la période de la vie consacrée à la recherche d’un emploi pour survivre. C’est-à-dire à la période de la vie subordonnée au marché du travail, pour les salariés, et aux actionnaires et aux clients pour les autres.
Il ne s’agit donc pas de l’allongement du travail au sens le plus noble qui puisse être donné à ce terme : celui de la contribution à la construction d’un monde où il fait bon vivre ensemble. Mais de l’allongement du travail au sens le plus rude du terme, celui du supplice (tripalium), celui du rocher que Sisyphe pousse sans fin le voyant toujours retomber…
Bien entendu ceux qui prônent ce « travailler plus longtemps » ont un travail enrichissant, dans tous les sens du terme et ont, pour la plupart, accumulé un patrimoine fourni par les esclaves modernes du Moloch Production/Consommation…
éé
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Jeu de briques
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