Chacun va être confronté à cette existence sans autre protection que soi-même et sa capacité à vivre avec d’autres, et ce ne sera pas facile. Ce sera moins facile que de réaliser des équilibres sur des bases impossibles, de réussir des portés au sol ou à plusieurs mètres du sol, de monter ou/et descendre à la corde lisse, au mât chinois, de se balancer au trapèze… Les passions vont parfois prendre le dessus, la violence s’en mêler, et le jeu dégénérer en souffrance. Les trucs de la magie ne servent plus à rien, alors.
Parce qu’on rit devant ces performances, on rit et on tremble d’être un peu cette femme et ces hommes, non dans leurs capacités à réaliser des mouvements dont je suis, pour ma part, bien incapable, mais parce que leur histoire pourrait être la nôtre. Parce que cette histoire est une histoire humaine, faite de rencontres, de difficultés, de désir, de chagrin, de confiance, de mise à nu, d’espoir, et de départs, de départ.
Spectacle des Krilati vu à l'Académie Fratellini, à Saint-Denis (93), dans le cadre du Festival Et moi, alors?
photos de répétition : Stefano Borghi