La signature très médiatisée d’un accord de modération de marges en faveur des agriculteurs ne changera pas grand-chose pour eux. Si un tel mécanisme était vraiment efficace,
l’expérience similaire tentée par Nicolas Sarkozy en 2004, alors ministre de l’économie, aurait permis d’éviter les crises à répétition. Ce n’est pas le cas.
L’accord signé aujourd’hui est de surcroît incomplet. Il ne saurait faire oublier les mesures de la loi de modernisation de l’économie de 2008 votées par la majorité UMP qui ont renforcé la
grande distribution. Il ne concerne pas tous les produits, tels que le lait ou la viande. Et sans mesures à caractère obligatoire et sans réels contrôles, il est illusoire de penser que les
distributeurs s’appliqueront à eux-mêmes un accord qui va à l’encontre de leurs intérêts !
Ce n’est pas par un énième numéro d’illusionniste que le président de la République redonnera confiance au monde agricole. Aucune solution durable pour les producteurs n’est proposée dans le
projet de loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche.
Pour le Parti socialiste, c’est par une politique publique de régulation de tous les marchés agricoles et par une nouvelle organisation des filières que les producteurs pourront bénéficier d’une
juste rémunération. C’est aussi en harmonisant par le haut les normes sociales et environnementales en Europe que nous pourrons protéger nos producteurs. Il s’agit de combats politiques
difficiles que Nicolas Sarkozy se refuse à mener, au nom du libéralisme.