En un mot: Wahou. Moi qui me plaignais du manque de rebondissements dans PP, me voilà comblé avec Brothers & Sisters, et je n'en n'attendais pas moins de la part des Walkers. Niveau émotion et intensité, l'épisode n'est pas en reste non plus! Inutile d'ajouter que les performances des acteurs sont toujours admirables. Mention spéciale à Rob Lowe!
Rob Lowe qui nous quitte donc... et par la grande porte, s'il vous plaît! Il faut reconnaître aux scénristes qu'ils ont parfaitement su jouer avec le public en multipliant les possibilités de sortie du bonhomme. D'abord avec sa sombre intrigue politico-militaire qui en vient dans ce final à impliquer Justin (une implication qui fut la bienvenue bien qu'un peu tardive) et à causer quelques problèmes à Kitty pendant son très sympathique et léger petit road-trip de campagne avec sa mère et sa soeur. On voit alors en Stanton, le politicien véreux avec qui doit traiter Robert, une cause probable de son départ de la série... mais non. Viens ensuite le retour de ses problèmes cardiaques, lié au stress que lui cause toute cette histoires de magouilles politiques. B&S réussit superbement à jouer avec nos nerfs quand sa "légère arrythmie" finit par conduire le brave sénateur tout droit à l'hôpital. Mais ce n'est pas encore cela qui viendra à bout du grand McCallister. Cette petite épreuve offrira d'ailleurs une dernière scène au calme très forte en tendresse et émotion entre Kitty et Robert qui sont là consacrés en couple le plus solide et crédible de la télévision. Arrive alors l'accident... au retour des Walkers et cie chez eux, un grand carambolage a lieu sur la route et cette fois-ci, c'est la bonne pour Robert. La catastrophe en elle-même est plutôt bien traitée j'ai trouvé. On ne la voit pas proprement se dérouler, ce qui renforce la sobriété de l'épisode... on en voit que ce qui est vraiment intéressant sur le moment, à savoir les conséquences. On s'en fout de pourquoi, de comment... Ce qui compte c'est de savoir si tout le monde va bien ou pourra s'en sortir. Rien de grave pour Kevin et Scotty si ce n'est quelques égratignures, Holly elle est assez amochée mais devrait s'en sortir (du moins on l'espère!)... mais c'est donc Robert à qui cet incident n'a pas pardonné. Ce grand monsieur tire donc sa révérrence sur une scène magistrale et émouvante, d'un intensité rare, qu'il partage avec une Calista Flockhart qui est à vous fendre le coeur. Rien que d'en reparler, j'en ai les poils qui s'hérissent. Je crois que l'Académie des Emmy devra endosser la responsabilité d'une grande vague de suicides si jamais Calista n'obtient pas d'Emmy cette année. Mais revenons à notre sujet principale ici, Robert. Ses dernière paroles sont profondément touchantes et, bien évidemment, l'interprétation de Rob Lowe est cette fois toute aussi poignante que celle de sa partenaire. Nous disons donc adieu, le coeur lourd, à un personnage marquant par son assurance et son stoïcisme mais aussi par son ambition et altruisme à toute épreuve. Nulle doute que B&S saura se remettre de ce départ, Robert n'étant pas un pilier du show, mais il laissera malgré tout un vide, on ne peut le nier.
Dans le reste de l'épisode, il y a Sarah qui déprime suite à la fermeture d'Ojai. Fort heureusement, ça sert de ressort comique plus qu'autre chose. Avec tous les drames que compte cet épisode, mieux valait y inclure un peu de légèreté, histoire que le spectateur souffle un peu. La drôle de petite obsession de Sarah pour la télévision rempli parfaitement cette fonction... tout comme l'heureuse découverte de la fameuse mystérieuse valeur de Narrow Lake: une nappe phréatique! L'endroit ne s'appelle donc pas "lake" pour rien. Il y a un véritable océan en sous-sol prêt à être exploité par les Walkers et Holly. Un beau nouveau départ après la faillite d'Ojai. Pour fêter ça, Sarah, Holly et Nora dansent sous l'eau qui jaillit de la terre, une scène décallée mais en même temps extrêmement naturelle et belle.
Les conflits d'opinions de Rebecca et Justin constituent quant à eux la partie la plus moyenne de l'épisode. Chacun veut quelque chose de différent et on en fait tout un plat. C'est un peu déjà-vu et pas super sympa à suivre malgré une alchimie toujours aussi bonne du duo d'acteurs. Toujours est-il que la séparation (géographique) provisoire du couple, avec Justin à Haiti et Rebecca qui reste à LA pour son nouveau poste dans une grosse boîte, avant des retrouvailles qui se promettent particulières, s'avère être une perspective de future intrigue intéressante.
Et on terminera avec Saul. Le chanceux, après des saisons de discrétion ou d'intrigues amoureuses vaporeuses, semble enfin avoir droit à une intrigue digne de ce nom. Sortie un peu de nulle part, il faut le concéder, la question de la séropositivité du vieil homo est mise sur la table. Ron Rifkin, qui a jusque là eu peu l'occasion de montrer toute l'étendue de son talent dans la série, profite d'une telle opportunité pour nous livrer une belle prestation, poignante et touchante. La scène de la révélation (génialement faite de façon implcite) au cours de l'accident, figure parmi les meilleures de l'épisode. Toute la séquence de l'accident réussissait déjà à bien me remuer... mais entendre Saul annoncer "You can't touch me!", ça a encore renforcé la puissance du passage... qui est donc arrivée à son paroxysme lors des dernière minutes avec la mort de Robert.
En conclusion, c'est puissant. Peu d'autres qualificatifs me viennent à l''esprit pour désigner cet épisode qui n'a que bien peu de faiblesses à mes yeux. Certaines idées tombées du ciel auraient pu gâcher l'épisode, mais grâce au savoir-faire Brothers & Sisters, il n'en est rien, tout est très bien amené et traité, toujours avec finesse et authenticité. Emotion et larmes sont aussi au rendez-vous pour faire de ce season finale un épisode qui restera dans les annales. En bref, un excellent épisode, très éprouvant, qui conclut une excellente saison qui en dépit de quelques flottements aura su passionner, toucher et intriguer même les plus blasés. Il y a un moment que B&S n'a plus rien à prouver et pourtant, elle continue encore de me subjuguer. Rares sont les séries qui réussissent une telle prouesse, alors rien que pour cela, Brothers & Sisters mérite qu'on lui accorde notre confiance, quelque soient ses futurs choix de scénario.
[9/10]