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Gorgones éparses au bon vouloir des marées
Voiles radieuses
Seuls reliefs entre mer et ciel
Ci se dresse l’ultime librairie avant six mille kilomètres
Et
Sur la table
La confrérie des poètes
(Il faut venir en ce bout du monde
Qui ne peut avoir aucune extrémité
Tant sa rondeur émerveille
Qui enfante la vie
Pour trouver tant de poésie offerte au grand vent d’amitié)
Là-bas
Entre deux trous qui veillent à la tranquillité du port
Un saltimbanque clame son ardeur de vivre
Lance piques et quilles
En joyeuse jonglerie
A la face du péquin qui s’enfuit
Dès lors qu’on l’invite à glisser main au gousset
*
On panse les plaies en aimables plaisanteries
Seuls ceux que le marché aura noyé
Demeureront interdits
Sur la rive d’infortune
Des marchands d’obscénités
La vie se montre en sa diversité
Dans les allées d’un aquarium
Rires d’enfants sous dents de requins
Forêt tropicale
Bruissement de cascade
Sur dos de piranhas
Une voile se plie au navire arrêté
Un paquebot affiche sa blancheur
A la face océanique
*
Les yeux voient bien au-delà de ces remparts
Où les hommes se blottissent
Des rives giboyeuses se profilent
Qui promettent d’autres avenirs
*
Doux moment de chevelure offerte au grand vent
Sous le mât de hunier on apprête la grand-voile
Les filets sèchent au quai de douce attente
Une symphonie batracienne accueille le crépuscule
Sous le regard d’une lune radieuse
S’apprête le concerto du jour
.
Saint Pierre d’Oléron, 6 avril 2010
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