Etat chronique de poésie 892

Publié le 18 mai 2010 par Xavierlaine081

892

Gorgones éparses au bon vouloir des marées

Voiles radieuses

Seuls reliefs entre mer et ciel

Ci se dresse l’ultime librairie avant six mille kilomètres

Et

Sur la table

La confrérie des poètes

(Il faut venir en ce bout du monde

Qui ne peut avoir aucune extrémité

Tant sa rondeur émerveille

Qui enfante la vie

Pour trouver tant de poésie offerte au grand vent d’amitié)

Là-bas

Entre deux trous qui veillent à la tranquillité du port

Un saltimbanque clame son ardeur de vivre

Lance piques et quilles

En joyeuse jonglerie

A la face du péquin qui s’enfuit

Dès lors qu’on l’invite à glisser main au gousset

*

On panse les plaies en aimables plaisanteries

Seuls ceux que le marché aura noyé

Demeureront interdits

Sur la rive d’infortune

Des marchands d’obscénités

La vie se montre en sa diversité

Dans les allées d’un aquarium

Rires d’enfants sous dents de requins

Forêt tropicale

Bruissement de cascade

Sur dos de piranhas

Une voile se plie au navire arrêté

Un paquebot affiche sa blancheur

A la face océanique

*

Les yeux voient bien au-delà de ces remparts

Où les hommes se blottissent

Des rives giboyeuses se profilent

Qui promettent d’autres avenirs

*

Doux moment de chevelure offerte au grand vent

Sous le mât de hunier on apprête la grand-voile

Les filets sèchent au quai de douce attente

Une symphonie batracienne accueille le crépuscule

Sous le regard d’une lune radieuse

S’apprête le concerto du jour

.

Saint Pierre d’Oléron, 6 avril 2010

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