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Le juge Garzón connaît des difficultés. L'éternel combat entre le droit et la justice. Ici, c'est la justice qui sort pour l'instant perdante de la suspension du juge. Si vous êtes universitaire, vous pouvez signez une pétition d'universitaires soutenant le juge. Dans le cas inverse, il vous reste une pétition ordinaire de soutien au juge. Une amnistie est passée mais la phalange franquiste survit, divisée en trois segments osseux. Les passages en italique se réfèrent directement aux propos phalangistes.La Falange Auténtica (I) n'aime pas le juge mais ils ne soutiennent aucune action lancée par les autres phalanges (eux seuls sont authentiques). Du coup, selon eux, primo, a raison celui qui a raison ! Deusio, il y a longtemps que le juge aurait dû être mis sur la touche, avant même qu'il ne se soit attaqué à Pinochet, s'arrogeant des droits qui sont ceux du tribunal pénal international. Tertio, parce que le juger est une opération d'assainissement politiquement de la magistrature. Par ailleurs, sur la question de la guerre civile, ils reprochent à Garzón de confondre tueries et génocide, histoire et mémoire, tournant ainsi la loi d'amnistie de 1975. Pour citer un de leurs admirateurs, tout le monde sait que la Falange Auténtica est un parti démocrate et progressiste et n'a rien à voir avec les autres groupuscules qui emploient l'étiquette "falange" comme excuse pour leur crispation et leur nostalgie franquisteAprès, nous avons la Falange Española de las J.O.N.S. (II) qui eux pensent que la suspension du juge va régénérer la Justice espagnole. Ce sont qui ont lancé une action en justice tentant d'assimiler le juge à un corrompu. Il saute pourtant aux yeux Garzón a une trop haute opinion de lui-même pour se laisser corrompre. En droit espagnol, la prévarication est réalisée lorsqu'un juge prend une décision contraire à l'ordre juridique en vigueur. A côté de l'ouverture d'enquête sur les crimes du franquisme, deux autres procédures pour prévarication ont aussi été ouvertes contre le juge Garzón. L'une concerne des écoutes en prison de conversations entre inculpés et avocats, considérées illégales sauf dans les affaires de terrorisme. L'autre correspond davantage à l'idée que nous nous faisons de la prévarication puisqu'il est reproché au juge d'avoir été financé par la Banco Santander pour un cycle de conférences à New York alors qu'il avait auparavant ordonné le non-lieu dans une affaire où était impliqué la dite banque. Ne doutons pas qu'en usant du même terme de prévarication dans ces trois affaires, ceux qui l'attaquent ont déjà réussi à le calomnier. La FE JONS a claironné s'être retiré de l'action publique contre Garzón manière de dire qu'eux n'engrangeraient aucun profit à la suite de cette action en justice...Dans sa plainte, le FE JONS retient l'idée que la qualification de crime contre l'humanité ne peut recevoir une application rétroactive, antérieure donc à loi d'amnistie de 1977 (1) et que le juge n'était pas compétent pour lancer des recherches sur les disparus de la guerre civile (2). Il ne lui pardonnent pas d'avoir fait savoir aux médias à une heure de grande écoute qu'il avait réclamé le certificat de décès de Franco et d'autres personnalités du franquisme en leur attribuant un génocide... Lui est aussi reproché sa vision des vainqueurs de la guerre civile espagnole, le fait de faire allusion aux "côté des gagnants", d'imposer une thèse personnelle idéologique de l'histoire récente de l'Espagne. (3) La FE JONS résume la pensée de Garzón, ajoute les guillemets pour lui faire dire que selon lui a existé un plan systématique et préconçu d'élimination des opposants politiques à partir de l'arrivée au pouvoir de la junte en juillet 36. Lui est reproché d'avoir utilisé une entretien accordé par Franco au journaliste Jay Allen du Chicago Daily News dans une traduction douteuse. Garzón a en plus l'outrecuidance de comparer les déclaration du Caudillo à celles d'un général allemand de la Seconde guerre mondiale, aide de camp du maréchal Keitel. L'intention du juge étant d'établir un parallèle orthopédique et artificiel (je cite) avec les condamnés du tribunal de Nuremberg.L'excentricité du juge se manifeste encore davantage lorsqu'il divise en deux les disparus : les victimes du camp des vainqueurs d'un côté et de l'autre, celles du camp des vaincus. Ce qui est de nature à perturber le sens commun et la décence de n'importe quelle personne instruite et bien intentionnée. La FE JONS demande comment il envisageable de distinguer entre les victimes. Comment Garzón peut-il considérer les membres de la Junte Militaire Suprême et les ministres des premiers gouvernements Franco comme responsables.Le manque de rigueur du juge Garzón éclate lorsqu'il fait allusion à la "Falange Española” sans que l'on sache s'il se réfère à la FE JONS ou à la Falange Española Tradicionalista. On n'en a pas encore parlé. Désolé. La FET a été créé par un décret fameux dans ces milieux carlistes et fascistes dit décret d'unification datant de 1937. Le point 4 est assez obscur. C'est du droit. Ou plutôt du tordu. Je passe. Est reproché à l'accusé d'avoir manoeuvré pour gagner du temps. Il a voulu s'accaparer toutes les exhumations pratiquées notamment celles concernant Federico García Lorca.Point 5. La FE JONS revient sur cette détestable manie de l'accusé qui illustre avec des détails les raisons de la non-admission de l'Espagne à l'ONU, les circonstances du séjour des prisonniers espagnols dans le camp de concentration de Mathausen, les expérimentations psychiatriques sur les "marxistes féminines délinquantes", le tout s'appuyant sur des oeuvres de vulgarisation. Sans consulter les sources directes et incontestablesLe point 6 est anecdotique. Il permet de au chef national de la FE JONS de rappeler qu'avant lui, José Antonio Primo de Rivera et Manuel Hedilla ont été dirigeants du mouvement... Le point 7 revient sur l'idée que Garzon a utilisé de manière abusive l'idée de génocide, lequel ne serait pas caractérisé à la date du massacre de Paracuellos del Jarama, en novembre-décembre 1936.Le point 8 qualifie l'instruction lancée par Garzón sur les disparus d'absurde et chimérique, partant d'une requête délibérément vague, incluant tous les disparus de l'Espagne depuis le 17 juillet 1936 jusqu'à on ne sait quand. FE La Falange (III). Eux ont eu du mal. Ils se considèrent comme les héritiers des idées national syndicalistes que défendaient dans les années 30 les fondateurs de la FE JONS. Mais suite à des problèmes juridiques avec la FE JONS, ils ont fait enregistrer leur nouveaux nom et sigle auprès du ministère de l'intérieur en 1999. Ce sont vraiment des procéduriers à la FE JONS. Pas le genre à mélanger l'histoire et le droit.
A lire sur le sujet, mais uniquement après avoir signé votre pétition ! La reprise d'un billet de Libération et une réaction à la suite de la diffusion de "Et pourtant elle tourne"du 13 mai dernier, deux sujet consacrés au juge Garzón
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