J’ai eu la chance de travailler en zones tribales pour des projets de développement. Ces zones se caractérisent par le poids de la coutume et la difficulté à insuffler du changement dans des structures sociales et des modes de répartition figés. Les négociations exigent du temps et des décisions au consensus sous peine d’allumer des tensions sociales aigües et durables. Le résultat, s’il était généralement satisfaisant, nécessitait la pluypart du temps plusieurs années pour des décisions qui auraient pris, dans un autre contexte, quelques semaines.
J’ai aussi eu la chance de travailler, en tant que consultant, avec des entreprises et de grosses administrations pour des actions “Qualité” de divers types, dans des groupes de travail restreints où la complexité des facteurs entrant en jeu nécessitaient des décisions au consensus obtenues par des techniques diverses: analyses fonctionnelle, de la valeur, techniques diverses de résolution de problèmes…
J’ai été frappé, dans des réunions récentes d’Europe Ecologie par l’opposition qui apparaissait entre ceux qui souhaitaient des décisions au consensus et les autres, plus habitués à des votes dits plus “démocratiques”, en fait simplement à la majorité.
Il me semble, pourtant, que les deux ne s’opposent pas et correspondent à des phases différentes de l’action politique. Comme je le disais dans un post précédent, il y a le temps du doute, réfléchi, allant au fond des choses, et celui de l’action, plus rapide, nécessitant certes du temps de contrôle et de régulation, mais devant obéir à des rythmes beaucoup plus serrés sous peine d’inefficacité.
Aux décisions sur les valeurs, sur les grandes orientations, sur la stratégie doivent correspondre des rythmes lents, des analyses fouillées, et, sinon du consensus parfait, au moins de très larges majorités, renforçant les sentiments d’appartenance.
Aux décisions plus tactiques, celles au plus près du terrain, les décisions simplement majoritaires, de la réactivité, de la délégation afin de répondre aux exigences d’un temps politique qui, la plupart du temps, ne repasse jamais deux fois les plats.
Je ne crois pas au consensus dès que le nombre des participant est élevé. Il permet par contre d’aller au fond des choses dans des groupes restreints.
L’inconvénient du vote majoritaire est qu’il risque de devenir la dictature de 50% + 1 voix au détriment d’une minorité forte. Celui, majeur, du consensus absolu est de se transformer en la dictature des opposants, même s’ils ne représentent numériquement pas grand chose.
- Université Populaire des Alpes Maritimes. Ce soir, mardi 18 mai, de 19h à 20h 45, amphi 6 du campus St Jean d’Angely: Duccio Guidi, dirigeant du Parti Démocratique Italien: “Les institutions italiennes et le débat sur les réformes territoriales en Italie et en France”.
- “L’euro faible ? Un bon plan pour tout le monde. Ou presque…”. Marianne.
- “Présidentielles en Colombie : la percée du candidat Vert Mockus”. Rue 89.
- “Le futur de la biodiversité”. La vie des idées.
- “Grenelle 2 ou la victoire du parlementarisme sous influence ?”. Le Monde.
- “L’Europe à quitte ou double”. Le Monde. ****
- “Ce sont les banques que l’on a sauvées, pas la Grèce”. Le Monde.
- “Fronde à l’OMS sur l’influence des laboratoires”. Le Monde.