Dimanche 16 mai, une foule en délire acclamait les joueurs de l’Olympique de Marseille, après leur victoire dans le championnat de la Première ligue de football de France. Un tel déferlement de joie m’étonne toujours. L’Olympique Lyonnais a pu récemment remporter sept années de suite ce même championnat sans que l’on assiste à de telles manifestations d’allégresse. Nous mettrons cette différence de perception sur le compte du climat, M. Brun ayant toujours été un homme du Nord tandis que César appartient au Midi. Je comprends toutefois cette joie, les occasions de se féliciter et de vivre une certaine forme de fraternité n’étant pas si nombreuses.
Par contre, là où je ne comprends plus, c’est lorsque Jean-Claude Gaudin, Maire de Marseille, juge utile de déclarer : « Il y avait plus de monde hier pour fêter l’OM que pour la libération de Marseille en 1944 ». C’est fort possible, d’autant que dans le même temps, la population française est passée de quarante à soixante-six millions d’habitants. Je me méfie cependant des comparaisons faites entre deux événements distants de plus de soixante ans. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la validité de cette affirmation qui me préoccupe. C’est qu’on ait pu oser l’émettre. La Libération a mis fin à cinq longues années de guerre durant lesquelles la France a subi la défaite, l’occupation, des destructions, des privations, des blessés, des centaines de milliers de morts.