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Distant Relatives, une oeuvre humanitaire

Publié le 17 mai 2010 par Www.streetblogger.fr

Distant Relatives, une oeuvre humanitaireIl y a d'abord eu ce magnifique duo qu'était « Road to Zion » en 2005, extrait de l'indispensable chef d'oeuvre qu'est Welcome to Jamrock de Damian Marley. Le point de départ d'une relation commune qui s'est officialisée peu après la sortie du fameux album censuré de NaS (Nigger devenu Untitled) en 2008 entre ces deux prodiges de la musique contemporaine. L'un vient du Queens, New-York, c'est un des meilleurs MCs de sa génération, le fils du musicien de blues Olu Dara Jones, le second est né à Kingston, Jamaïque, c'est le plus jeune fils de la Légende Bob Marley et il a insufflé le renouveau de la musique Reggae. Plus que la musique, ils partagent un ancêtre commun apparu quelque part en Afrique, berceau de l'humanité et thème au coeur de Distant Relatives, le fruit de cette union sacrée.

Naturellement, tout le monde se demandait ce qu'allait ressortir de cet album en commun, des idées qui fusaient, des compositions qui se créaient, des échanges qui se communiquaient en studio. Et c'est sans trop réfléchir qu'on se laisse emmener gaiement dans cette aventure humaine avec « As We Enter », sur un riddim hip-hop terriblement efficace. Avant tout, cette rencontre au sommet se veut plus grand que le hip-hop et le reggae réunis, mue par cette volonté affichée de vouloir faire changer les choses. NaS, après avoir servi la cause afro-américaine sur son précédent album, développe davantage son champs de vision à l'échelle du monde à sa manière et Damian quant à lui a ouvert sa musique vers quelque chose qui s'apparente presque à de la World Music. Il tire partie de la richesse des instruments traditionnels, comme des xylophones et des percussions pour « Tribes At War » pour apporter cette musicalité qui rend cet opus universel, tout comme le message dans son refrain : « Every man deserve to earn/ And every child deserver to learn/ Everyman deserve a turn/ Like Babylon deserve to burn ». Le jeune prodige jeune prodige afro-canadien, K'Naan, auteur du morceau planétaire « Wavin' Flag », pose le second couplet de cette chanson, ainsi qu'un autre verset, en somalien (sa langue natale), sur le magnifique « Africa Must Wake Up », où Nas termine, en toute humilité, par un discours passant outre les cultures et les religions. Car ce sont sur les terres d'Afrique, comme chacun sait, qu'ont poussé il y a des millions d'années les racines de la race humaine.

Si l'Afrique décrite par Junior Gong sur le reggae-dub « Promise Land » fait rêver, sûr que l'on regarderait ce continent d'un autre oeil, moins égoïste. Ce sera peut-être le cas lors de la Coupe du Monde de Football 2010 qui aura lieu en Afrique du Sud. Sans avoir l'air d'une anecdote, « Strong Will Continue », pièce grandiose de six minutes, sera la bande-son du jeu vidéo. Quand je dis 'grandiose', il faut comparer ça à une musique de film historique. Et quand on pense à la misère que vit les pays d'Afrique, il suffit d'écouter « Count Your Blessings » avec Stephen Marley (autre producteur de Distant Relatives avec son cadet de frère) pour penser à nos petits bonheur que l'on possède sans y penser, un très bon remède anti-hypocrisie. Au delà de la dimension culturelle et de cette nécessité de véhiculer un message d'espoir pour notre espèce (car scientifiquement parlant, il n'y aucunes race d'Hommes établie, nous sommes notre seule espèce et notre seul genre), il y a aussi ces sujets religion et de philosophie que les deux cousins éloignés questionnent sur « In His Own Words » et « Patience », qui gagne en spiritualité avec ces samples de chants hindous. Nas et Damian n'ont pas seulement les yeux tournés vers le passé pour comprendre leurs origines, leur regard se porte sur l'avenir avec « Leaders », qui ne s'adresse pas qu'aux peuples mais à leurs dirigeants, et « My Generation », un titre motivant où la puissante voix de Joss Stone (bizarrement non-créditée) accompagne un choeur d'enfant et toléré, une apparition de Lil Wayne, c'est pour la bonne cause. Pour le présent, leurs conseils pour vivre une réelle fraternité s'écoutent sur « Friends ». ça paraît pourtant si simple mais c'est tellement important. La preuve que ça marche, des passes d'arme comme « As We Enter » et « Nah Mean » sont extrêmement révélatrices de leur relation.

L'alchimie toute nouvelle entre Nasir Jones et Damian Marley force le plus grand des respects, ne serait-ce que par la portée universelle de Distant Relatives. On parle même pas de collaboration mais d'amitié. Leur aide qu'ils apportent, leurs convictions qu'ils défendent avec leurs mots, ce serait insultant de parler d'histoires de maisons de disque, de fausse complicité, etc... Tous deux se sont trouvés pour réaliser ce projet d'envergure et le mener à bien. En allant au bout de leur démarche avec cette une oeuvre humaniste et humanitaire, les bénéfices tirés de cet album seront reversés à la construction d'écoles au Congo. Ça donne envie de ressortie les T-Shirts 'Africa is the Future'.

En conclusion alternative, je dirai qu'à une période où tout s'écroule, le système capitaliste comme les habitations sous les crises de colère de notre planète, Distant Relatives nous dit ceci : ne pas oublier d'où l'on vient et de se relever pour marcher là où on doit aller.


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