Spin est un roman de science-fiction écrit par l’écrivain américain Robert Charles Wilson, roman qui a remporté le prestigieux prix Hugo en 2006, ainsi que le Grand Prix de l’imaginaire en 2007.
Spin raconte comment le destin de la Terre est bouleversé lorsque les étoiles disparaissent subitement lors d’une nuit d’été. Rapidement, les terriens réalisent que leur planète a été isolée du reste de l’univers par une barrière perméable, qui ralentit le rythme de l’humanité. Quand une année passe sur terre, il s’en passe cent millions à l’extérieur. Très vite, les Hommes réalisent qu’il ne leur reste plus que quelques dizaines d’années à vivre avant que le soleil se transforme en géante rouge, détruisant toute vie autour de lui.
Robert Charles Wilson est l’auteur du déjà perturbant Les Chronolithes, sorti en 2001, qui explorait les paradoxes temporels à travers des monolithes envoyés du futur par un conquérant hypothétique, bouleversant par là-même le présent. Mais dans les deux romans, l’histoire n’est qu’un prétexte pour détailler les relations humaines qui émaillent le récit. En effet, l’écrivant s’intéresse beaucoup plus au vécu et au ressenti du personnage principal, Tyler Dupree, qu’à l’action proprement dite.
Comment réagirions-nous si nous savions que la fin du monde allait arriver ? Voilà le parti pris du roman. Tyler Dupree n’est pas un savant génial, un athlète hors du commun, c’est juste un homme banal témoin de cette époque apocalyptique. Il y a de nombreuses réactions face à l’annonce de la fin du monde. Certains se réfugient dans la religion, comme Diane, l’amie d’enfance de Tyler. Certains veulent comprendre à tout prix, c’est le cas du génial Jason, formé dès son plus jeune âge par son père tyrannique pour prendre sa succession à la tête de l’entreprise qu’il a fondé. D’autres, enfin, essaient de vivre leur vie de leur mieux, quelque soit l’issue qu’elle prendra, et c’est le cas de Tyler.
Encore une fois, le fond de science-fiction ne sert qu’à imaginer la réaction de personnes ordinaires dans un environnement extraordinaire. C’est un roman d’introspection, et le personnage principal a été choisi dans ce but. La narration alterne entre un présent qu’on sent proche de la fin, et le passé du héros, qui raconte dans le détail comment sa vie et celle de ses proches s’est déroulée. Avec un fil blanc : cet amour brimé qui unit Tyler et Diane depuis toujours, mais qui ne peut aboutir à cause des circonstances.
Le héros de Spin est très semblable à celui des Chronolithes, dans le sens où il est passif, c’est un témoin des événements qui n’y participe pas vraiment. Ses relations lui permettent de savoir très précisément ce que signifie cette barrière, car son ami d’enfance, Jason, est l’acteur principal des recherches terriennes, mais lui-même reste toujours en retrait. Nous avons là le parfait narrateur, distant et objectif, mais le talent de l’auteur est de nous faire nous attacher à ce personnage qui est pourtant toujours en retrait.
J’ai beaucoup aimé ce livre, nostalgique mais pourtant porteur d’espoir. Sachez que les questions qu’il soulève ne restent pas sans réponse, ce qui pourrait être le piège pour une histoire aussi mystérieuse. Je le conseille donc à tous ceux qui aiment les histoires crédibles avec des personnages forts et attachants.