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Ministres et fonctionnaires doivent-ils se serrer la ceinture ?

Publié le 17 mai 2010 par Hmoreigne

Face à la crise de leurs finances publiques, différents gouvernements européens ont choisi d’adresser un signal fort à leurs concitoyens en réduisant les salaires des ministres et parfois des fonctionnaires. Une exemplarité difficilement imaginable en France . Interrogés par le JDD , huit ministres et secrétaires d’Etat se révèlent partagés devant une telle hypothèse. Avec pertinence, Valérie Pécresse fait remarquer que les membres du gouvernement sont moins payés que certains hauts responsables de l’administration ou opérateurs.

S’il est un tabou bien ancré en France c’est celui des rémunérations. Liberté, égalité, fraternité peut être, opacité sur les salaires assurément. A qui profite une telle situation ? Aux plus avantagés bien sûr. Pour vivre heureux et bien payés, vivons cachés.

La remise à plat des finances publiques aurait pu être l’occasion de mettre en lumière des situations aussi disparates que peu acceptables. Gageons que rien ne se fera. Si a juste titre on a tiré au boulet rouge ces derniers mois sur les rémunérations exorbitantes de certains dirigeants dans le privé en revanche, on s’est bien gardé de mettre le nez dans les salaires de la sphère publique.

Et c’est bien dommage. Un monde sépare la fonction publique ordinaire marquée par des salaires moyens et la haute administration, les A+ dans laquelle le traitement est souvent par le jeu de primes très conséquentes, supérieur à l’indemnité versée à un parlementaire. L’écart salarial entre les catégories les plus mal payées et les C et, celles les plus choyées est conséquent.

En 2005, l’Express avait tenté d’enquêter sur le sujet avant de jeter l’éponge face au maquis de l’administration. Le top 8 des fonctionnaires les mieux payés s’établissait alors comme suit en salaire annuel :

1. Trésorier-payeur général le mieux payé (recette générale des finances de Paris) Environ - 200 000 €
2. Conservateur des hypothèques le mieux payé - 185 000 €
3. Vice-président du Conseil d’Etat - 142 175 €
4. Premier président de la Cour des comptes - 134 000 €
5. Secrétaire général du gouvernement - Non communiqué
6. Chef d’état-major des armées - Non communiqué
7. Directeur régional des impôts - 103 000 €
8. Préfet de Paris et de la région Ile-de-France - 99 000 €

En comparaison, un ministre touche 13 471 euros bruts par mois, un secrétaire d’Etat 12 124 euros. Le Premier ministre est mieux rémunéré que le président de la République, avec 20 206 euros.

Autre illustration : Radio France International. En 2009, à l’occasion de la mise en œuvre d’un plan social qui devrait conduire à la suppression de 206 emplois de la station publique,l’intersyndicale, avait dévoilé les salaires de Christine Ockrent, directrice générale, et d’Alain de Pouzilhac, le PDG. 40 000 € chacun par mois (sans les primes), soit somme toute le double du président de la république.

Selon Les Echos , le gouvernement serait bien tenté d’instaurer un gel des salaires des fonctionnaires mais hésite à allumer un nouvel incendie social. Si les organisations syndicales ne cachent pas leurs craintes face à un tour de vis salarial, elles font preuve d’une cécité surprenante face aux écarts de rémunération dans la fonction publique. C’est aujourd’hui d’exemplarité et de transparence dont a besoin le secteur public.

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