Dans un sondage CSA publié au début du mois de mai par le quotidien Aujourd’hui en France, 67% de nos compatriotes indiquaient redouter une contamination de la crise grecque en France. Un chiffre qui démontrait alors l’ampleur de la peur, suscitée par la crise de liquidités de notre voisin européen. Une inquiétude qui n’épargne aucune catégorie sociale : quel que soit leur niveau d’éducation, quelle que soit leur compréhension des mécanismes de la crise, nos compatriotes redoutent l’effet papillon.
Cette angoisse croissante rend-elle légitime l’intervention européenne aux yeux de nos compatriotes ?
L’analyse d’un sondage Ifop pour La lettre de l’Opinion, révèle que la peur gonfle les rangs des « interventionnistes ». Alors que seuls 53 % de nos compatriotes se prononçaient en faveur d’une intervention financière de la France pour aider les grecs mi mars, ils sont 66 % à la souhaiter en ce mois de mai 2010.
Mais cette adhésion globale ne doit pas occulter la voix « des protectionnistes ». Seule une courte majorité des employés et ouvriers, soit respectivement 55% et 52% d’entre eux, se prononcent pour un soutien financier de la France à la Grèce. Une aide financière vécue comme un cadeau à l’étranger, alors qu’eux-mêmes souffrent et craignent pour leur pouvoir d’achat.
Alors, la crise grecque, symbole de l’immense fragilité du peuple européen ou de sa solidarité sans faille ? Les français hésitent, et la tentation du repli sur soi n’a jamais semblée aussi forte.
Selon l’Ifop, 38 % de nos compatriotes se prononcent pour le retour de l’euro. Un chiffre qui atteint 58 % auprès des employés et 59 % auprès des ouvriers. Cette nouvelle crise souligne l’important travail pédagogique à mener, pour démontrer que l’euro, et plus globalement la construction européenne sont, autant une interdépendance entre européens qu’un bouclier protecteur pour la France.