Le désert du Wadi Rum
Comme je vous l’ai mentionné dans mon dernier billet, je suis de retour après des vacances en terre sainte, de l’autre côté du Jourdain. Après avoir été en Israël il y a deux ans, je suis partie à l’assaut de la Jordanie. J’ai visité le pays du nord au sud, en passant par la Mer Morte (que j’avais déjà vu côté israélien), Petra, la ville de pierres, le désert du Wadi Rum avant d’arriver, fatiguée et pleine de sable mais heureuse, à la Mer Rouge.
Je pourrais vous parler de toutes ces étapes car chacune avait sa beauté, son intérêt. Du point de vue historique et culturel cela dit, Petra est sans conteste le site le plus incroyable du pays.
Des tombeaux creusés dans la roche à Petra
Petra est immense : on y a passé deux jours pleins. La ville a été construite par les Nabatéens, civilisation de nomades probablement originaires de la péninsule arabique et ancêtres des bédouins. A l’origine, ils élevaient des dromadaires et du petit bétail mais leur activité principale – et source de richesse – était le commerce des épices et des aromates qu’ils contrôlaient sur leur territoire, carrefour des civilisations et extrémité de la route de la Soie.
L’apogée de cette civilisation a été atteinte entre le Ier siècle av J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C. Les Nabatéens croisent les Romains et les Grecs, qui influencent l’architecture des tombeaux qu’ils creusent dans la roche. Aujourd’hui cependant, l’on ne sait plus grand chose de cette civilisation qui n’usait que très peu de l’écriture, et rien de leur vie quotidienne. On ne sait même plus vraiment ce qu’est Petra réellement : entre théâtres romains et tombeaux, le guide nous a affirmé qu’il s’agit d’une Nécropole mais ça n’est pas sûr.
On entre à Petra par un chemin que nous avons emprunté en dernier – ce que je vous conseille d’ailleurs car le reste des ruines paraît fade en comparaison – le Siq. Ce défilé long et étroit – 1,2 km pour 3 à 11 m de largeur, mène tout droit au Kazneh ou la Façade au Trésor. Elle se dévoile peu à peu avant de se révéler dans toute sa splendeur face à des visiteurs ébahis – dont je faisais allègrement partie.
Le Siq avec le Kazneh
La Façade aux Trésors
Mais Petra comporte de nombreuses autres ruines, des sortes d’agoras en hauteur où les sacrifices étaient effectués, des tricliniums romins et l’immense ville basse avec le Deir, dont on pense qu’il faisait partie d’un plus vaste ensemble culturel.
J’aime bien cette photo car les petits hommes en bas montrent l’échelle du bâtiment
.A seulement 5h de vol de Paris, la Jordanie est une découverte intéressante. Culturellement et cultuellement, Israël compte plus de lieux saints : sa découverte m’a donc semblé plus riche. Je ne peux que vous dire à quel point ça a été un choc de découvrir tous ces lieux dont je ne savais même pas qu’ils existaient vraiment : Capharnaüm, Armaggedon, et bien sûr Nazareth, Bethléem, Jérusalem, les abords de Jéricho…
La Jordanie et Israël sont complémentaires en termes d’histoire, de lieux saints et paysages. Les deux pays étant voisins, je vous conseillerais, si vous allez faire un tour dans la région, de faire les deux car il est facile de passer de l’un à l’autre si on le prévoit depuis la France. Mais attention à bien le prévoir : une fois sur place, c’est très difficile à faire. Et sachez que vous pouvez demander aux autorités israéliennes de vous tamponner une feuille vierge : un tampon du pays hébreu vous empêche ensuite d’aller dans certains pays – où le tourisme n’est certes pas la première source de revenus du pays mais bon, faut le savoir – comme la Syrie et l’Arabie Saoudite.