En lisant le dernier remarquable article de Jean-Luc Mélenchon, les propos qu'il rapporte du directeur des études économiques chez Natixis sont symptomatiques de la peur grandissante chez les chantres de la main invisible et les pourfendeurs des peuples fainéants qu'ils stigmatisent à dessein dès qu'il s'agit de protéger les intérêts du plus petit nombre.
Comme leur formidable course à l'austérité pour le petit peuple tourne au vinaigre même pour les possédants, le discours s'adapte et reprends désormais parfois les conclusions des vilains gauchistes. Rien de rassurant pour autant, mais juste la confirmation que la bonne voix n'est pas dans la pensée unique du FMI, de la BCE, des cadors libéraux de la commission européenne et des gouvernements complices de la régression sociale généralisée et organisée.
Patrick Artus: « Selon nos calculs, il faudrait qu’en deux ans la France réduise son déficit de 96 milliards d’euros. Le gouvernement assure que la croissance apportera 20 milliards d’euros mais il se fonde sur une prévision optimiste de 2,5% S’il faut trouver 96 milliards de réduction de nos déficits structurels ce sera compliqué. Cela représente deux siècles de bouclier fiscal ! On peut toujours comme en Grèce décider de ne plus payer les retraites ni les fonctionnaires. Ce n’est pas efficace. La seule façon de faire c’est de procéder à une grande réforme fiscale en alignant la taxation des revenus du capital sur celle du travail. Cela pourrait rapporter 100 milliards d’euros sans dégâts économique puisque ces revenus sont épargnés ! »