PETITES GALETTES
DE MEMOIRES SONORES
En ce début de semaine, voici un petit sujet à la fois léger, rétro et malicieux : un blog consacré aux 45 tours d'antan, petits frères à l'époques des disque vinyls 33 tours, plus imposants par leur taille et leur contenu. 45 tours chrono pour deux petites chansons par face, ou un court sketch recto et un autre verso, dans ce qui pouvait être équivalant de l'ancienne disquette informatique pour des petits formats.
C'était l'époque où j'empruntais le Teppaz de mes parents, un vrai petit coffret beige chantant, pick-up
avec son unique haut-paleur enchâssé dans le couvercle. Les 45 tours abondaient alors, exhibant des pochettes aux couleurs criardes, avec de juvéniles chanteuses en jupes plissées et à la
coiffure "dans le vent", et de jeunes premiers, jeans moulant et cheveux gominés. Si les 33 tours ont sans doute mieux résisté à l'assaut du temps et à la déferlante des techniques de supports et
de lectures, le scratching aidant, les 45 tours trouvent toujours preneurs, aujourd'hui conservés et recherchés par des collectionneurs avides de vons vintages d'époque. Chaque parcelle de son
gravé, que ce soit dans un sillon de cire ou dans les micro-perforations du support numérique participe sans conteste à une mémoire sonore, et le 45 tours conserve à lui seul des heures et des
heures de traces audio, témoins des modes changeantes, des événements historiques, de l'évolution technologique...
J'écoutais il y a peu, chez un ami collectionneur passionné de son, des fictions tout à fait surprenantes, présentées par l'une des seules revues sonores sous forme de
disques 17 centimètres tournant en 33 tours de 1958 à 1962 : Sonorama. Un programme à l'époque des plus originaux, entre actualités peoples, discours historiques, chansons et créations
sonores loufoques des plus dadaïstes.
Tout ceci pour vous parlé de Variété undergroug, un blog qui présente des 45 tours
bizarres, comme il le dit lui-même.
Ce site se présente comme un patchwork curieux, souvent drôle et décalé, qui va piocher dans des genres différents pour nous présenter des visuels de disques et de pochettes, mais aussi (et
surtout) des sons d'époques, craquements compris.
On y trouve en vrac un surprenant disque à l'esprit érotico-libertin , avec des poème langoureux voire torrides de Louise Labé, et d'autres textes érotiques à ne pas mettre entre toutes les
chastes oreilles, des histoires de déménageurs, d'enzymes gloutons, la voix de la R16, des travaux d'écoliers, des chansons d'amours... Bref, une vraie galerie de curiosités pour l'oreille !
A écouter avec délectation, pour se replonger dans des sons qui décoiffent l'oreille, de petites perles soniques rares, témoins de leur époque et emprisonnées, pour longtemps encore
espérons le, dans quelques grammes de vinyl.
Je ne résisterai pas, à titre d'exemple, et pour vous donner envie d'en entendre plus, à vous faire écouter un
extrait du disque de textes libertins.