Java... c'est pas de la menthe à l'eau...

... C'est du Rock n' Roll !!!
Ah ça oui, après nos 6 jours d'inactivité totale à Koh Lanta, loin du tumulte de la ville, l'arrivée en Indonésie fût un peu rock n'roll ;-)Nous nous étions (plutôt facilement) adaptées au bruit des vagues et aux sympatiques blagues du personnel du Bee Bee Bungalow et c'est maintenant le vrombissement des motos, tuk-tuk, voitures et les "Miss, need transport ????" incessants qui nous accueillaient à notre descente d'avion à Jakarta.

Mais on ne se laisse pas abattre comme ça et nous décidons d'aller explorer la ville en compagnie d'un couple de Polonais rencontrés dans l'avion. Je peux vous dire qu'on ne passe pas inapercus dans les rues, nous sommes quasiment les seuls occidentaux. Tout le monde se retourne, nous salue, nous demande d'où on vient, avec à chaque fois le sourire tiré jusqu'aux oreilles. Bon on est rassurées, on a rien perdu de l'accueil chaleureux de la Thaïlande.
En revanche le décors n'est pas tout à fait le même, on atteint même la 4ème dimension lorsque nous arrivons, je ne sais pourquoi ni comment, dans une mimi ville construite le long de la voie de chemin de fer. Tout est fait de bric et de broc, "ma maison est en carton, mes escaliers sont en papier..." les déchets s'amoncellent sur les voies, devant les maisons. Les trains passent à 30cm des enfants qui jouent dehors. Mais là encore le sourire est sur toutes les lèvres et les gens sont curieux de savoir d'où on vient, combien de temps on reste à Java, ce que l'on va faire après...


Le lendemain aprèm, Isa et Zaza, les copines d'Anaïs nous rejoignent, fraîchement débarquées de Paris. On ne leur laisse pas trop de répis et nous partons dès l'aube pour se rendre à Djojakarta. 8h de de trajet mais ça en vaut la peine, le train serpente au milieu des rizières et des montagnes.


Puis nous allons visiter les temples de Borobudur et Prambanan. Sur place, au delà de la beauté de l'architecture nous sommes surtout marquées par la réaction des Indonésiens à notre passage. Ils veulent tous prendre des photos avec nous. Et ce n'est pas une photo, mais 10 à chaque fois ! Certains essaient même de nous prendre en cachette. L'espace d'un instant on se croirait sur la croisette, sous les feux des projecteurs et des paparazzi ;-) Un Indonésien nous explique en effet qu'ils seront fiers de montrer à leurs amis et famille qu'ils ont pris des photos avec des occidentaux dont ils envient tellement la couleur de peau et la suposée "richesse".


Borobudur




Prambanan


Le soir même, départ à 1h du mat' pour se rendre au volcan Kawa Ijen, à l'autre bout de l'île de Java. Et là c'est le début de l'aventure, 7h de train d'abord, sans couchette mais avec cafards, puis un 1er bus, un 2ème bus, un 3ème bus et le 4ème, c'est le pompom ! C'est un mini bus, prévu pour 10 personnes, on est une bonne quinzaine dedans, seules occidentales au milieu des Indonésiens qui ne parlent pas un mot d'Anglais mais on arrive quand même à engager la conversation, ils sont morts de rire pendant tout le trajet, nous aussi d'ailleurs.Ah le brassage culturel, on l'a bien vécu, au sens propre comme au figuré : on termine la route sur une piste digne du Paris-Dakar, des trous, des bosses, on est remué dans tous les sens ! Au final 17h de voyage, il a interêt de claquer ce volcan !!! Au petit matin, nous voilà donc parties pour une petite heure de rando, un peu physique sur la fin, mais quand on arrive au sommet du volcan tout est oublié.



On se croirait sur une autre planète, la roche aux tonalités noires, grises, blanches ou jaunes à certains endroits encercle un lac bleu turquoise. Tout en bas du cratère, d'énormes nuages de fumée de souffre se dégagent de la roche. Et au milieu de ce spectacle de petites formes se dessinent : ce sont les porteurs de souffre. Ils descendent tout en bas du cratère pour récuperer les morceaux de souffre solidifiés et les remontent dans des paniers qu'ils portent sur les épaules. Ils font le trajet entre 2 et 3 fois par jour avec parfois jusqu'à 100kg sur le dos !!! Nous sommes également descendues en bas et je peux vous assurer que c'est physique, entre le chemin escarpé au milieu des rochers et les vapeurs de souffre qui vous prennent la gorge nous empechant presque de respirer, nous avions du mal à croire que l'on puisse faire ça plusieurs fois par jour et en plus avec une telle charge sur le dos. Et pourtant c'est leur quotidien, pour gagner quelques Roupies.



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