Le but de la musique...

Publié le 17 mai 2010 par Orlandoderudder

Intention.

Dans notre société on ne consomme pas comme on veut. On est agi. La merveilleuse consommation, qui rend meilleur, est orientée par la propagande. Et c'est aveuglant en musique. D'abord, il y ala chansonnstte, si possible "engagée" qui dit la révolte banale pour le plus grand nombre de ges déjà convaincus et qui ne change rien, est un produit de la société qu'elle croit combattre. Textes poétisant et musique à moitié, ça roule... L'intention compte plus que l'art.

Obligation!

Ceci vient peut-être de l'ignominie de la pop. Autre musiquette qu'il FAUT admirer chez les sexagénaires et dotn pas mal de jeunes musiciens ont du mal à se défaire, la pop, avec ses révoltes bien pensantes, a tout volé. Elle a succédé au rock, qui fut déjà une superbe récupération de la révolte par le fric sur fond de vol de la musique des noirs, dans une logique capitaliste impeccable. Encore y avait-il quelques rockers noirs...Dans la pop, y en avait moins et l'on avait pour fausse élégance putride de mépriser le r n' b. Le pompiérisme sous-wagnérien de Pink Floyd primait sur la réalité forte,  moins fabriquée des productions Stax!

Commercialiser la révolte.

Bref, un black out qui excluait les noirs (amusant, non?) a servi de boule quiès pour empêcher l'écoute d'autres musiques.  L'horreur de la modernité au service de la mode, du martèlement, du harcèlement médiatique a bien conditionné un public moutonnier, autiosatisfait de sa propre fausse modernité et vendant sa révolte aux grandes compagnies de disques.

On écrivait.

Pendant ce temps, on écrivait. Eh oui, la "musique contemporaine" avançait à pas de géat, ignorée, méprisée, mais vivace tandis que soninsuccès lui permatait d'être libre, d'explorer des voies vraiment neuves sans avoir de "message politique" à délivrer. Rappelons que le message politique en question est assez vague pour plaire à tous: "les riches y sont pas gentils, les pauvres y sont malheureux, c'est dégoutant, tralala ! houlàlà qu'ils sont méchants les gens au pouvoir! et les pauvres y sont malheureux, snif!"... Oui, pendant ce temps, ça avançait, libre, vrai pur..

CD.

La musique d'Occident,certes, celle qui demande une présence réelle, contrairement à une vulgaire hostie, un joint,  de communion de festival pop! Cette nouvelle écoute qui vient du concert (religieux, même) et qui peut être solitaire grâce aux CD et autres... La musique qui demande la présence, qui ne peut pas servir de "bruit de fond" de "musique d'ameublement"...Cele qui ne se danse pas et qui gênerait toute conversation ( essayez de danser sur la 5e symphonie de Beethoven! Certes, ,on peut en faire un ballet, mais c'est tout autre chose!).La vraie musique de partage profond qui montre que l'art aide à devenir soi-même. Encore faut-il avoir des dispositions pour!

Présence!

La musique, oui, qui demande une écoute réelle, faussement passive.Un état de grâce supérieur à toutes les méditation à la con plus ou moins orientales ou transcendentales que les ratés de la culture apprécient. Comme si l'art ne dépassait pas le "spirituel" ou le "mystique", n'était pas sa subversion! Sa révolution! Oui, cette écoute qui devient une oeuvre intime, ue expérience, une quête couronnée de succès. Une complétude. Et que beaucoup ne peuvent pas assumer: la présence, l' "être-là" leur est impossible. Or c'est la condition de l'amour...

"Environnement"

La musique à écouter, à vivre en soi, à faire résonner dans le corps, vibrer, aimer... Celle qui peut arracher le masque (oui, comme disent les chanteurs, il y a une façon de travailler le chant qui donne l'impression d'arracher la peau du visage, que l'air passe en-dessous!)... dépouiller le vieil homme et être intensément soi-même, en l'oeuvre qui n'environne pas mais pénètre: on est loin de la notion ignoble et politique d' "environnement " des écolos! Comme si nos n'étions pas de la nature, en nature, consubstatiels à la nature, comme si elle nous environnait, nous assiégeait... tout ce qui est écolo est parfaitement salaud!

"Être avec".

La musique qu'on écoute seul ou avec quelqu'un de choisi, de très proche mais sachant garder la distance. qui sait "être avec" sans forcément parler. Un amour fort ou une amitié à la Montaige et La Boétie... Car cette musique vivante ne demande pas forcément le concert...le CD, chez soi, et la vie va.

Les ailes d'un ange.

Avec ce privilège extraoerdinaire, d'ailleurs, par rapport aux  compositeurs anciens: Mozart n'a pu entendre ses oeuvres qu'une ou deux fois. Nous, aujourd'hui, on peut écouter cosi fan tutte mille fois si on veut! Mozart, certes, mais aussi Lagneau, Levaillant, Yagoubi, Letort, et tant d'autres qui font la musique complète (comme le pain complet, avec du son) qui ne sert pas à distraire mais à nourrir.

Pernand-Vergelesse.

C'est la différence entre le cracker apéritif et le foie gras, quoi, entre l'eau en bouteille de verre qu'on vend donc plus cher  et le Pernand-Vergelesse, la photo porno et Bruegel, un ticket de méteo et les ailes d'un ange... Il faut que je trouve le temps de vivre La passion selon saint Matthieu...un simple CD, une expérience cruciale (oui, au sens propre en l'espèce, merde, alors)....Oui, Bach, cette oeuvre qu'on trouvait trop "mathématique", "moderne", "froide" en son temps et qui est sublime... Et nous replonge en nous, nous reforce l'être, nous muscle la présence au monde!

Partout.

Etre là. Développer sa présence, sa propre présence.C'est le fait de l'art.Le but? je ne sais pas, mais ça se passe comme ça! Ca n'empêche pas de se divertir (et non de se distraire: celui qui a besoin de se distraire a quasiment raté sa vie!) avec de la pop, de la chansonnette...Sauf que c'est obligatoire, imposé, tyrannique... omniprésent, étouffant!  c'est l'oppression ultime, la musiquette partout. notre époqiue fuit le sublime, on préfère le trivial et l'on parle et vit comme dans un film d'Audiard; en mochasses sordides avec la fin du,monde écolo en vue et le libéralisme en tant que fécondateur de sou-art contestataire bien planplan, bien gentil mais avec de grandes dents croqueuses de fric, mais qui ne mordent pas vraiment. Le but de la musique, c'est la musique!

Envoi.

Pour écouter vraiment, vivre la musique, il y a ça: www.brouillons-de-culture.fr

A lire, ça va loin, La Haine de la musique, de Pascal Quignard.