Son histoire

Segolène Royal, opération reconquête
LE MONDE | 03.12.07

Au siège du Parti socialiste,où œuvrent 112 permanents, l’ambiance et le climat politique sont tristes, mortifères. Effritement des effectifs, rivalités entre courants : la crise perdure. Seules les municipales animent un peu la maison.

Solitudes

par Pierre-jules GAYE

Au moment où la méthode Sarkozy divise les Français, Ségolène Royal et François Bayrou réapparaissent sur la scène politique d’où ils ont été balayés et prennent date pour 2012. Convaincu de son destin, le Béarnais prépare déjà la présidentielle en misant sur l’échec de Nicolas Sarkozy et sur l’impossibilité du Parti socialiste à se rénover. L’homme qui se retrouve esseulé à la tête d’un MoDem hétérocilte enfin porté sur les fonts baptismaux, a une immense ambition et semble obsédé par sa destinée.

Royal, elle renâit de ses cendres avec un livre intitulé “Ma plus belle hsitoire c’est vous”. Madame 47%, la candidate malheureuse à la présidentielle, vouée aux gémonies par ses pairs, cassée par les caciques du parti, méprisée par les beaux penseurs, ne renonce pas. Elle entreprend même son autocritique ce qui ne l’empêche pas de montrer du doigt le PS et les camarades, à commencer par son ancien compagnon, un PS qu’elle veut conquérir pour en faire une machine de guerre. Voilà qui va plomber un peu plus un parti ravagé par les ambitions de ses membres, car il ne faut pas s’y tromper, tous ne pensent qu’à ça : la présidentielle de 2012. Rien n’est réglé, tout demeure flou alors que le premier secrétaire inaudible n’en finit pas d’être sur le départ.

Comment construire dans ces conditions, avec quelle synthèse compte tenu des fractures objectives sur la conception de la société et l’avenir européen ? Le PS peut-il concilier l’inconciliable, la vision d’un Fabius, d’un Mélenchon et celle d’un Strauss-Kahn, d’un Hollande, sans parler de Ségolène ? Royale, entre les deux tours, a proposé à François Bayrou de devenir son Premier ministre. La fracture entre la sociale-démocratie et le socialisme révolutionnaire est plus béante que jamais.

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