"Je m'étais mis à courir, je courais droit devant moi, je courais le long des couloirs, j'avais enfilé tous les couloirs, les uns après les autres, ils se suivaient tous, tous pareils (....)
Je courais, courais encore et toujours jusqu'à en être à bout de souffle, et là j'avais ralenti ma course, parce qu'il me semblait que mes jambes ne me portaient plus, elles commençaient à fléchir lentement d'elles-mêmes (....)
Je m'étais arrêté tout essoufflé, haletant, dans un couloir pareil à celui du quel je m'étais mis à courir comme un fou. Il y avait une porte. Aussi deux fauteuils de part et d'autre de la porte, seulement il n'y avait plus ce corps livide, sans vie avec les yeux grand ouverts, exorbités et la langue à moitié pendue en travers hors de la bouche. Et la porte était ouverte (...)
La pièce était totalement vide. Personne. Personne dedans, comme personne dans ce couloir. Le monde entier était vide. Je me hasardais à entrer dans la pièce, j'en avais fait le tour comme pour chercher une quelconque présence qui pourrait se trahir, mais rien, ni personne. Tout était vraiment vide. Et je ne sais pas pourquoi je l'avais fait, d'ailleurs, mais je m'étais assis sur la chaise en bois qui se trouvait dans cette pièce vide..."
Extraits du chapitre 3 "le labyrinthe" de "Prisonniers" mon premier roman (ISBN : 2-7481-5361-8 (fichier numérique) ISBN : 2-7481-5360-X (livre imprimé), 127 pages, édité le 21 juin 2006.
réalisation Nuax Ov © 2010
avec Xota, peintre et Claude Fétis, sculpteur, musique tirée des improvisations du 20 octobre 2007 et du 20 septembre 2008 de ensemble]h[iatus (M. Altenburger, G. Keller, T. Bertoncini, A. Sheridan, T. Lehn, C.-L. Hübsch, Lê Quan N.)
Tourné dans l'école Saint-Roch, l'ancienne école de bonnes sœurs, fermée depuis quelques années, les lieux m'ont inspirée par son apparente abandon et sa respiration encore présente...