Chimène : "comme un premier véritable album"

Publié le 17 mai 2010 par Lemediateaseur @Lemediateaseur

Chimène Badi est de retour dans les bacs avec l’album Laisse les dire depuis le 3 mai.

C’est le jour de la sortie que j’ai eu le plaisir de m’entretenir avec Chimène. Une artiste comme on l’imagine en écoutant ses albums : accessible, souriante et très sympathique. Sans langue de bois ni détour, Chimène a répondu aux questions pour Le Mediateaseur en toute simplicité.

Un nouvel album qui sonne comme un premier véritable album et qui, nous lui souhaitons, aura beaucoup de succès. Bonne lecture.

Bonjour Chimène,


Tout d’abord, comment se sent-on le jour de la sortie de l’album ?


Alors très bizarrement, ça va, je me sens bien (rires). Je me suis tellement pris la tête sur les sorties d’albums sur « est-ce que ça va marcher ou pas ?» que je me suis polluée et j’ai fini par me rendre malade et transformer ce que j’aimais dans la musique en compétition. Je me suis rendu compte, avec ces 3 années de recul, que ce qui m’intéressait vraiment, c’était de faire de la musique. C’est sûr que j’aimerais que mon public se retrouve dans cet album, mais après me sentir mal et stresser comme avant je n’ai plus envie. Donc ça va et j’attends.

Ce break entre les 2 albums, c’était quelque chose de voulu ?


Finalement c’était voulu et nécessaire. Arrivée sur la dernière tournée, vers la fin, j’avais le sentiment d’être devenue un automate et de faire les choses sans personnalité. Je ne savais plus qui j’étais mais je n’étais plus Chimène. Tout ça m’a fait peur, et je me suis dit qu’il fallait que je m’arrête et analyse. Sincèrement aussi j’étais fatiguée, autant physiquement que mentalement, car depuis Pop Star j’avais enchaîné les albums et les tournées et j’étais fatiguée. C’est pour ça que je me suis arrêtée.

Ce « renouveau » peut-il expliquer l’absence de votre nom de famille sur le nouvel album ?


Pas forcément. En fait, on ne m’a jamais appelée Chimène Badi, tout le monde m’appelle Chimène donc j’ai décidé qu’il n’y aurait que le prénom. Je suis quelqu’un d’hyper accessible dans la vie, et avec mon statut, on m’avait positionnée comme quelqu’un d’intouchable et inaccessible. Ce n’est pas du tout ma personnalité donc je me suis dit cet album devait relater qui je suis réellement à tous les niveaux. J’ai profité de cet album pour montrer ma vraie personnalité et ça commence par le fait du prénom.

Pouvez-vous nous parler de la rencontre avec Scott Jacoby, le réalisateur de l’album ?


J’ai mon directeur artistique qui m’a parlé de plusieurs réalisateurs dont Scott Jacoby. Il m’a dit "écoute et dis-moi ce que tu en penses". J’ai vraiment adoré et donc j’ai été d’accord pour le rencontrer. Comme lui était à Barcelone pour les vacances et que j’habite à Perpignan, on a décidé de se voir chez moi pour discuter et passer du temps ensemble. Quand il est rentré, j’ai vu quelqu’un avec des ondes positives et je me suis sentie bien à ses côtés. Il s’est vraiment axé sur ce que je pensais moi plus que mon directeur artistique. C’est quelqu’un de très pointu et méticuleux mais en même temps très ouvert, c’est pour ça que j’ai voulu travailler avec lui.

Vous avez beaucoup participé sur le choix des textes ?


Oui, tous les sujets abordés dans cet album, ce sont ceux que j’avais proposés à divers auteurs. Je ne voulais pas me projeter dans l’imagination pour interpréter mes chansons, je voulais que mon vécu serve et c’était important pour moi. Après, effectivement, j’ai refusé certains textes, et il y en a d’autres que l’on a retravaillés. C’est la première fois que j’arrivais à avoir un réel ressenti, c’est aussi une question de maturité. J’étais pointilleuse mais pas par égo surdimensionné, je ne voulais juste pas raconter des choses pas en accord avec moi.

C’est un peu votre 1er album en quelque sorte ?


Exactement, vous avez tout compris. Pas parce que je renie les autres albums, je les adore et j’en suis fière, sans prétention aucune. Après, honnêtement, ce n’est pas des albums dans lesquels je me suis investie, bien que Le Miroir un peu plus. C’est vrai que là, j’ai un peu le sentiment de vivre tout ça pour la 1ère fois.

J’ai trouvé cet album un peu plus blues et jazzy que les précédents, ça vous va comme idée ?


Oui oui, tout à fait, c’est ce que je voulais. J’avais l’idée et je voulais vraiment la voir exister un jour sur un album.  J’ai eu la chance d’avoir 2 parents qui écoutaient des musiques très différentes. J’ai essayé d’allier « variété » avec blues et gospel et d’en faire quelque chose de logique. Je pense que c’est aussi la touche personnelle de Scott Jacoby, c’est pour ça que c’est bien de travailler en équipe. Et j’espère que ça plaira.

Justement, quel rapport avez-vous avec vos fans ?


J’ai toujours eu un rapport formidable avec eux. C’est grâce à eux que je peux vivre, que j’ai une maison, tout ça je le leur dois et à personne d’autre. Mais aussi car mon public ne m’a jamais jugée, il m’a toujours tout donné et a toujours su me comprendre. J’ai un vrai respect pour eux, certains ont mon numéro de téléphone. Ce que mon public me donne, personne ne me l’a donné.

Vous allez défendre cet album sur scène, vous avez déjà quelques idées du spectacle ?


J’ai de la chance car Scott Jacoby sera le directeur musical sur la tournée. Cela va donc permettre de faire ressortir l’esprit de l’album sur scène. Et puis il y a des titres comme "Entre Nous" ou comme "Je viens du Sud" que j’ai chantés tellement de fois. Pour être honnête, j’ai épuisé un peu mon stock d’émotion en terme d’interprétation. Musicalement, c’est donc le genre de chansons qu’on va renouveler pour avoir l’idée de la chanter comme pour la 1ère fois. Ca sera une manière de la chanter vraiment avec émotion et de ne pas tricher. Après, c’est en train de se mettre en place.

Merci beaucoup à Chimène pour sa spontanéité et sa simplicité. Avant de vous quitter, Chimène a un message pour vous.