Il faut maintenant payer. La Grèce n’a pas d’argent, ni de marge de manoeuvre. Mais, comme sa population a vécu trop longtemps avec un système public Mercedes, retourner à une Toyota serait insupportable. Alors, la communauté européenne débloque près de 1000 milliards pour sauver le niveau de vie des pays surendettés. Car c’est de ça qu’il est question. Le niveau de vie.
Personne ne souhaite revenir en arrière. Les anciens riches vous le diront; le plus douloureux n’est pas de passer du Champagne au vin blanc, mais de descendre d’un champagne à 200$ à un simple Veuve Clicquot de 80$. En soutenant artificiellement un pays qui s’est coulé lui-même par la tricherie, des pays en santé vont s’enliser. C’est toute la monnaie qui culbute. De 1.63$ canadien nécessaire pour acheter un euro, il n’en faut plus qu’ 1,28$. Si vous ne vous en souvenez pas, d’ordinaire les fluctuations des devises ne varient que de dixièmes et de centièmes. En un an, une différence de quelques sous est possible. Mais de 35, ça c’est énorme!
Si la situation ne se renverse pas rapidement, les importations vont coûter 20 à 40% plus cher aux Européens. Il n’y a rien de drôle ou de réjouissant là-dedans, car soyons assuré qu’ils vont acheter moins de produits et de services canadiens et vont venir pas mal moins souvent nous visiter. Alors nous aussi, en sentirons les effets.
Pour vous convaincre du sérieux de la situation. Le FMI est venu en aide à certains pays de la zone euro. Il n’y a pas si longtemps même de pauvres pays africains ont refusé les conditions de prêts du Fonds Monétaire International. Le FMI a mauvaise réputation et ceux qui s’en servent savent que son aide est un boulet plus qu’un cadeau. Le FMI n’offre que des prêts passerelles afin de donner aux pays en faillite le temps de souffler et de faire avaler à sa population des compressions budgétaires dévastatrices.
C’est tout de même incroyable, au moment où la Chine, l’Inde, le Brésil voient leurs croissances économiques battre des records, des pays autrefois qualifiés de riches ont recours au FMI. Oui, les temps ont changé.