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Halloween après l’heure (ou comment chier dans son froc en lisant un billet et merde le titre va encore être super long)

Publié le 04 décembre 2007 par Chondre

Après le mélanome, le sperme et avant l’herpès pour faire plaisir à Petit Lu, le Docteur Chondre va encore jouer au donneur de leçon(s) et aborder le sujet de la cigarette, directement responsable de la mort de plus de 60 000 personnes dans notre beau pays qui compte environ 15 millions de consommateurs de tabac. En fumant un paquet quotidien, le gentil fumeur multiplie par trois le risque de faire une crise cardiaque. Si le fumeur est une fumeuse qui prend la pilule, ce risque est multiplié par dix. Le risque de faire une attaque cérébrale est lui multiplié par vingt. Yatta!

Le fumeur va mourrir. Euh, tout comme moi me direz-vous. Moui, mais pour parler de façon crue, le fumeur risque de crever dans d’atroces souffrances. Il va pourrir, dégénérer, se chier dessus, se pisser dessus, s’étouffer ou se vider. L’amateur de blondes a plus de chances de claquer de maladies cardiovasculaires comme déjà abordé (infarctus, artérite des membres inférieurs, le tabac jouant sur la coagulation et donc sur l’encrassement des artères, ouhlala c’est la fête), mais également de bronchite et d’insuffisance respiratoire chronique. Ainsi plus de deux millions de personnes sont-elles atteintes de bronchopathie chronique obstructive. L’insuffisance respiratoire enlève toute autonomie au patient, obligé de trimbaler en permanence sa jolie bouteille d’oxygène sur un joli chariot qui fait squik squik en roulant, un peu comme le Capitaine Haddock dans “On a marché sur la lune”. Cette pathologie, communément appelée bronchite chronique, a une prévalence d’environ 3,5 millions de personnes en France. Seize-mille décès annuels lui sont attribués. Environ dix à quinze pour-cent des fumeurs développent cette maladie. Si l’arrêt de la consommation de tabac ralenti considérablement son évolution, aucun retour en arrière n’est possible après diagnostic.

Mais la cerise sur le gâteau est bien entendu le risque accru de développer un cancer. Et la cerise est énorme. Gigantesque. Contrairement a ce que beaucoup de personnes pensent, poumons et voies aéro-digestives supérieures (langue, gorge, œsophage) ne sont pas les seuls organes touchés par le tabac. Si le cancer du poumon demeure le plus fréquent, vessie, colon et rectum sont également touchés. Le risque de cancer de la vessie est multiplié par 2 chez le fumeur. Le tabac multiplie par 3,6 le risque d’anomalies du col de l’utérus. Le cancer du sein serait également lié à la consommation de tabac. Le risque est encore plus grand à la ménopause. Quant aux traitement, pas la peine d’y compter. Les rémissions complètes ou partielles sont rares et les cures de radiothérapie ou de chimiothérapie sont éprouvantes et épuisantes, et accompagnées d’effets indésirables parfois mortels. Oui oui.

Vive la quéquette vigoureuse. Pour ceux et celles qui aiment les bites bien dures, la cigarette augmente de prés de 40% la fréquence des impuissances d’origine organique. Les petites artérioles de la bite se resserrent, empêchant ainsi son remplissage. Les corps caverneux se remplissent difficilement par atteinte des muscles lisses. Enfin, les athéromes des artères terminales de la verge sont fréquents. Personne n’est protégé et les troubles peuvent apparaitre dès 25 ans. En résumé, tabac et bite molle font bon ménage.

Le physique n’est pas important ? Seule la beauté du cœur compte ? Et mon cul, c’est du poulet ? L’achat de crème antirides, les séances de botox, le repulpage de lèvres ou les masques avocat-concombre-orange ne servent à rien. La peau d’un fumeur vieillit prématurément, les doigts et les ongles prennent une coloration jaunie, les cheveux sont plus fragiles et cassants, les yeux ressemblent parfois à ceux d’un lapin atteint de myxomatose, les paupières sont gonflées, les dents sont jaunies, l’haleine est une arme de destruction massive et la voie est cassée. Sans compter sur le bruit et l’odeur. Un fumeur est repérable à plus de dix mètres, même s’il est persuadé avoir correctement masqué l’odeur de cigarette par un pschitt pschitt entêtant, ou un bonbon à la menthe. Enfin, si dans un premier temps plusieurs études ont suggéré une protection du tabac vis-à-vis de la maladie d’Alzheimer, des études plus récentes semblent être en faveur d’un risque inchangé ou augmenté.

Mais tout n’est pas négatif. Ainsi, trois ans après avoir arrêté la clope, le risque coronarien d’un ex-fumeur ne diffère plus significativement de celui des non fumeurs et, en prévention secondaire, dès la première année après l’accident coronarien le risque est diminué de 50% environ. Il n’est jamais trop tard pour arrêter et les bénéfices sont immédiats. Enfin, il est bon de rappeler que l’apparition de cancer est multifactorielle. Certaines personnes ont des prédispositions génétiques, d’autres une mauvaise hygiène de vie (alcool, tabac, alimentation), sont sujets à un risque environnemental élevé (pollution, amiante, tabagisme passif) ou sont en pleine négation de leur identité sexuelle. Et non, les épices qui mettent le chichi en fusion ne sont pas un facteur déclenchant du cancer du cul. Vive la cuisine indienne! Vive le cucurma! Hein krysalia ?

Le facteur chance est malheureusement à prendre en compte. C’est un facteur injuste. Comme nous l’enseignait un professeur à l’université, il est possible de comparer le tabac au jeu que l’on peut trouver dans certaines fêtes foraines. Le jeu de la carabine et des petits canards en plastique qu’il faut dégommer. Certaines personnes ont beaucoup de canards en réserve. Elles fumeront toute leur vie sans développer le moindre cancer. D’autres ont un nombre limité de canards. Même sans fumer, ils développeront une saloperie. La vie est injuste. Oui. Car personne ne peut déterminer à l’avance sa réserve en petits canards. Coin coin.

Le poids des mots, le choc des photos. Parce que je ne vais pas m’amuser encore une fois à publier des photographies bien dégueulasses, les amateurs de gore sont invités à cliquer ici. L’annuaire des consultations de tabacologie peut également être un outil utile. Enfin, même si ce site suisse est sponsorisé par une firme pharmaceutique, il reste pour moi l’un des meilleurs dans le genre.

Voila. Et on ne vomit pas sur le clavier ni sur l’écran.

On arrête après les fêtes, hein ? hein?

Rhalala elle est belle la vie sans tabac!


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