Pour le commun des mortels, le studio Team 17 a principalement enfanté la saga des petits vers guerriers, alias Worms. Et pourtant, en 1991, sortait Alien Breed sur Amiga, un jeu de tir se déroulant dans un vaisseau spatial envahi par des aliens. 19 ans plus tard, comme c’est la mode, le titre est remis au goût du jour sur le XBOX Live sous le titre Alien Breed Evolution. Détail : il est découpé en épisodes, trois dans les cartons, dont le premier est disponible.
Alien Breed Evolution a donc été refait et force est de constater que le résultat est plutôt joli, avec des effets de lumière fréquents et convaincants. L’action est vue de haut, sauf lors de rares passages où la caméra vient se placer dans le dos du personnage. A bord d’un vaisseau avec votre équipage, vous venez d’heurter un élément inconnu qui a bien sûr tout fait déconner : sur le chemin du problème, vous rencontrez d’étranges formes de vie pour le moins agressives… Il vous faudra parcourir tout le vaisseau, afin de sauver vos collègues qui peuvent encore l’être, et remettre en route les différentes turbines et systèmes en plein dysfonctionnement. Il y a donc beaucoup de portes à activer, de circuits à relancer, quelques clés à récupérer… Quand on a accompli un objectif, ou que tout explose, la collègue en liaison radio nous donne tout de suite autre chose à faire, et on se dit parfois qu’on n’en verra pas le bout. Ce côté répétitif peut lasser, mais voyons le bon côté des choses : on a souvent droit à de jolis effets visuels avec toutes ces relances et activations… Et il y a toujours de l’alien à dézinguer ici et là.
Ces bestioles putrides et dégeulasses existent en différents formats ainsi qu’à l’état larvaire, sortant de nids gluants emplis d’un liquide verdâtre. Au fur et à mesure de l’avancement, les décors deviennent comme possédés par cette fange alien, comme si une armée de floods sortie d’Halo avait émigré ici. Les bruitages sont à l’avenant, dans le registre horreur visqueuse, ce qui ne manque pas d’émouvoir ceux qui comme moi détestent tout ce qui est rampant et collant. Quand aux grands, leurs hurlements sont plus proches du Scrab à la Oddworld, et ces bruits peuvent parfois se faire entendre en dehors de l’écran, nous indiquant ce à quoi on va avoir affaire. Concrètement, certains vous coursent simplement, d’autres vous foncent dessus, vous lancent des pointes, vous ralentissent, lancent des rayons… Leur nombre est parfois l’occasion de bonnes fusillades, perdus que l’on est entre des ennemis qui arrivent par la droite, la gauche, le haut, le bas… Pour s’y retrouver, mieux vaut se caler dans un coin, ou utiliser efficacement les deux boutons permettant de tourner d’un cran la caméra. On peut aussi s’aider des tourelles mitrailleuse, sachant qu’on peut aussi en transporter pour les caler aux endroits dédiés…
Dans l’ensemble, le jeu laisse peu de répit et il y a souvent quelques ennemis qui rôdent dans le coin. Cependant, les passages plus calmes permettent de jouer sur le sentiment de solitude ressenti dans ce vaisseau vidé peu à peu de sa vie humaine et perdu dans l’espace. D’ailleurs, j’ai bien aimé les moments sur les côtés du vaisseau, qui permettent d’admirer le vide extérieur et ce qui doit être la planète Terre. Comme j’ai peur du vide, et que les images de l’espace m’effraient plus qu’autre chose, j’ai trouvé ça efficace. C’est encore plus fort dans la deuxième partie du jeu, qui vous fait pénétrer dans un vaisseau abandonné. D’ailleurs, le passage de l’entre-deux est sympathique, consistant à sortir dans l’espace ce qui amène à se dépêcher et bien gérer son oxygène… En revanche, on ne se perd pas, en raison d’un radar qui indique systématiquement où se trouve le bidule à activer. Pratique mais scripté, je regrette qu’il ne tombe pas en rade une ou deux fois ce qui permettrait de rompre la routine et de se rendre compte qu’en effet, dans l’espace, personne ne vous entend crier…
M’enfin, on n’est pas dans Dead Space : Alien Breed Evolution est avant tout un beat them all. Côté armement, d’ailleurs, c’est classique et efficace, et à voir des vidéos, on retrouve celles du jeu original, notamment le fusil laser. Avec ça, un fusil d’assaut, fusil à pompe, à ions, lance-flamme, grenades, et pistolet classique inépuisable. La visée permet de changer rapidement de direction de tir mais nécessite un peu de pratique car elle a tendance à partir en live lors des gros assauts. En difficulté Normale, les munitions et médikit sont plutôt généreuses, n’hésitez donc pas à monter d’un cran dès le début. Même chose pour les points de sauvegarde. Pour ce premier épisode, on en a pour environ cinq à six heures de jeu, chiffre certainement réhaussé par un mode Coop que je n’ai pas eu l’occasion de tester parce que les manettes supplémentaires, c’est cher. La narration, même si elle ne raconte pas grand chose à part un système qui déconne ou un monstre qui apparaît, est présentée en mode comic comme vous pouvez le voir sur l’image au-dessus, un procédé repris du jeu original. Les voix, elles, sont en Anglais.
Au final, ce premier épisode est un jeu auquel j’ai eu plaisir à jouer ces deux/trois dernières semaines, vu qu’il correspond tout à fait à mes envies vidéoludiques du moment : tirer dans le tas, faire exploser des trucs et ne pas se prendre la tête. Revenir aux fondamentaux, quoi ! Malgré son côté scripté, c’est un petit jeu sympathique et bien emballé. La suite n’est pas datée, mais je ne manquerai pas de vous en reparler à ce moment-là.