[Cannes 2010] - Critique en avant-première : You Will Meet a Tall Dark Stranger (par Jango)

Synopsis :
Amour, sexe, rire et trahisons. Les vies de plusieurs personnages dont les passions, ambitions et angoisses auront pour conséquence toutes sortes d'ennuis allant du loufoque au dangereux.

Critique :
Ainsi donc j’ai pu monter les Marches à Cannes. Certains collègues bloggers en ont l’habitude, pas moi et je peux vous garantir que cela fait son petit effet ! J’y dédierai un billet riche en photos et en vidéos puisqu'il s'agissait de ma première fois dans cet exercice, un moment à la fois magique mais bien trop court.
Une montée des Marches donc ce samedi 15 mai pour le nouveau film de Woody Allen, You Will Meet A Tall Dark Stranger, présenté hors compétition et qui ne sortira malheureusement en France que le 10 novembre prochain, il vous faudra donc attendre un peu pour le voir. A ce sujet, l’affiche n’est pas encore sortie sur le net mais grâce au marché du film (j’y consacrerai également un billet), j’ai réussi à prendre une photo de ce qui ressemble fortement à un teaser (voir le bas du billet).
Après un détour par Manhattan dans Whatever Works et par l’Espagne dans Vicky Cristina Barcelona, Woody revient à Londres après le Match Point, Scoop et le Rêve de Cassandre. Ici, point de Scarlett Johansson ou d’Evan Rachel Wood mais un casting flambant neuf et très prestigieux pour cette nouvelle comédie Allen pure souche.
Au travers des différents personnages tous unis par le lien familial, Allen évoque la peur de mourir, l’éternelle et pathétique quête d’une jeunesse passée, les tentations, les déceptions… Un chassé croisé subtilement mis en scène et toujours sublimé par des dialogues tantôt cyniques, tantôt très drôles et décontractés. Les facultés de ce conteur hors pair n’ont pas pris une seule ride et si l’on peut reprocher quelque chose au film, c’est éventuellement une légèreté trop prononcée en comparaison avec ses dernières réalisations plus denses et plus noires (le triptyque Londonien)

Ses personnages sont présentés avec une sensibilité toujours sincère, même lorsqu’il s’agit d’amener la future femme du personnage d'Anthony Hopkins, actrice ratée et call girl à ses heures, qui rayonne dans ce long métrage et vampirise presque à elle seule la prestation du reste de l’équipe pourtant déjà excellente.
Qu’il s’agisse de Naomi Watts (que j’affectionne particulièrement), d’Anthony Hopkins, de Josh Brolin ou Gemma Jones, tous s’approprient leur rôle pour des interprétations fraîches et détendues, directement inspirées par la liberté qui leur est laissée par le cinéaste. Une aisance salvatrice qui fait que peu importe les antécédents, peu importe les défauts de ces personnages, tous restent attachant dans leur échec, dans leur morosité, dans leur folie ou dans leur bêtise.
Un quotidien très réaliste et rythmé avec talent par des répliques savoureuses, des plans séquences exquis et magiquement supporté par une distribution idéale. Un très bon moment, surement pas le long-métrage le plus important de la carrière de Woody Allen mais une fantaisie très belle et très réussie.


Sortie officielle française : 10 novembre 2010